(BFM Bourse) - La monnaie unique poursuit son repli sous les 1,08 dollar, à un plus bas d'un mois au lendemain du résultat des élections européennes. L'euro est aussi sous pression face au billet vert avant la réunion de politique monétaire de la Fed.
Les élections européennes ont pris une tournure inattendue. A l'issue de ce scrutin, le président de la République Emmanuel Macron a pris la décision de dissoudre l'Assemblée nationale. Cette annonce surprise n'a pas manqué d'apporter de l'incertitude quant à la future majorité parlementaire, avec le spectre d'une possible cohabitation politique, ce qui a mis sous pression de nombreux marchés.
Le rendement de l'obligation française à 10 ans se tend nettement à 3,192% contre 3,103% vendredi, quand le CAC 40, le baromètre phare de la Bourse de Paris, plonge de 2,20% à 7.834,02 points, pour atterrir à un plus bas de trois mois.
Cette onde de choc s'est aussi propagée, dans une moindre mesure sur le marché des devises, et notamment l'euro qui commence la semaine en repli. L'euro cède 0,4% à 1,0758 dollar, tombant ainsi à un plus bas d'un mois face au billet vert.
"Sur le front des devises, la baisse de l’euro face au dollar d’environ 0.5% ne traduit pas de panique générale, contrairement à ce que l’on avait pu voir par lors de la crise de la dette en zone euro par exemple, mais une certaine défiance", tient à tempérer Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.
L'impact des élections européennes sur l'euro "restera de courte durée, mais un résultat hawkish (restrictif, NDLR) de la Réserve fédérale américaine (Fed) ce mercredi pourrait s'avérer plus difficile à écarter", a déclaré Ipek Ozkardeskaya, analyste à la Swissquote Bank, citée par Bloomberg.
Une réunion de la Fed en ligne de mire
Vendredi, la monnaie européenne avait déjà été chahutée après la publication d'un solide rapport mensuel sur l'emploi américain pour mai. Ou plutôt le dollar qui s'était nettement renforcé face à la monnaie unique après la statistique. L'euro avait ainsi terminé la journée de vendredi en forte baisse de 0,84% à 1,08 dollar.
Il faut dire que l'économie américaine a créé 272.000 postes le mois dernier, soit bien plus que les 190.000 attendus par les économistes interrogés par le Wall Street Journal. Le taux de chômage s'est lui inscrit à 4% contre 3,9% anticipé par ces mêmes économistes. Le salaire moyen horaire a par ailleurs progressé de 0,4% sur un mois en mai, contre une progression de 0,3% attendue.
"Les salaires horaires moyens ayant augmenté de 0,4% sur un mois, la Fed continuera à se concentrer sur les risques haussiers d'inflation plutôt que sur les risques de détérioration de l'économie réelle", avait indiqué Capital Economics.
L'euro commence donc la semaine en mauvaise posture avant la réunion du comité de politique monétaire de Fed, qui devrait sauf surprise maintenir ses taux, dans un contexte d'inflation tenace. D'ailleurs, plusieurs indicateurs d'inflation en Europe et aux Etats-Unis viendront rythmer l'agenda des marchés de cette semaine.