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L'Euro / Dollar, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque les plus fiables sur les marchés financiers, faisait du surplace au lendemain d'un Conseil des Gouverneurs de la BCE laissant entendre que la lutte contre l'inflation en Zone Euro sera longue.
La puissante Banque Centrale dirigée par Christine Lagarde a sans surprise relevé de 25 pdb ses taux directeurs, tout en laissant le champ libre à d'autres hausses des taux. Il faut préciser à ce stade que la Fed et la BCE ne sont pas synchrones dans leur cycle respectif.
"Si la BCE a confirmé son approche réunion par réunion, en fonction des statistiques, elle s'attend également à ce qu'il reste du chemin à faire pour que les taux directeurs atteignent des niveaux suffisamment restrictifs", a commenté Konstantin VEIT, gérant de portefeuille chez PIMCO. "La BCE ne fait pas de pause et continuera à relever les taux d'intérêt, car les pressions sous-jacentes sur les prix restent trop fortes." A ce stade, l'inflation dans l'union monétaire atteint 5.6% en rythme annualisé, en données corrigées des éléments volatils (alimentation, énergie, alcool et tabac).
Emmanuel Auboyneau, Gérant Associé d'AMPLEGEST, met en garde contre "une inflation de second tour, avec une boucle prix salaires, [qui] menace de s'implanter. Elle serait beaucoup plus difficile à juguler."
"Cette inflation plus structurelle est en partie due à l'effet d'opportunités de beaucoup d'entreprises, aux Etats-Unis et en Europe, qui n'ont pas hésité à augmenter fortement leurs prix pour restaurer puis accroitre leurs marges. Elles se sont engouffrées dans une fenêtre de tir qui leur permettait de corriger des années de vaches maigres. C'est particulièrement vrai dans le domaine alimentaire où on a vu des accords entre producteurs et distributeurs sur le dos du consommateur."
Ce spectre de la boucle prix / salaires, pour l'heure évitée, explique l'attention portée sur les chiffres de l'emploi, tout particulièrement outre Atlantique où les tensions dans certains secteurs sont vives. Justement, l'emploi américain est à l'honneur sur cette seconde partie de semaine. Avant la publication très attendue du rapport NFP (Non Farm Payrolls) ce jour, les cambistes ont eu un avant-goût mercredi avec la publication, suivie car fiable, de la traditionnelle enquête du cabinet ADP (Automatic Data Processing), qui a mis en évidence des créations de postes dans le secteur privé explosant les attentes, flirtant avec les 300 000. Jeudi étaient publiées les nouvelles inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, à 242 000, à un niveau relativement proche de la cible.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1025$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Conformément à la "discipline" que nous promouvions depuis plusieurs semaines, la sortie par le bas de la paire de devises phare d'un canal ascendant impose de couper les positions acheteuses, dans l'attente d'un point d'entrée adéquat.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.0860 USD et la résistance à 1.1190 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
