(BFM Bourse) - Le test à fort enjeu de la moyenne mobile à 100 jours (en orange) sur la paire de devises Euro / Dollar est encore en cours dans un contexte d'affaiblissement progressif de l'appétit pour le risque, sur fond de retour d'un questionnement inflationniste intense.

"La communication des banques centrales reste au centre des débats", selon les analystes de Barclays. Cette "communication des banquiers centraux aux quatre coins de la planète continuent de s'ajuster afin de contenir tout risque d'appréciation trop brutale des taux d'intérêt et donc un durcissement précoce des conditions de financement pour les Etats, entreprises et ménages," pouvait on lire dans une note de recherche de CIC Market Solutions.

En particulier, côté Fed, "la patience reste plus que jamais de mise comme l'ont confirmé L. Brainard et M. Daly. La première s'interroge explicitement sur la justification d'un tel mouvement de hausse (une première à la Fed) alors que la seconde évoque de nouveau tout le chemin restant à parcourir sur le front de l'inflation et de l'emploi avant d'envisager une réduction du soutien monétaire. Ces deux enjeux restent très étroitement liés au soutien budgétaire qui sera voté à Washington. Ce dernier ne s'arrêtera pas au plan de relance en cours de discussion au Sénat mais intégrera un plan d'infrastructure massif alors que les déclarations en ce sens se font de plus en plus pressantes."

A suivre en point d'orgue de la journée pour les cambistes un discours de Powell, à 18h05 (Heure de Paris) lors d'un événement en ligne organisé par le Wall Street Journal.

Côté européen également, ce numéro d'équilibriste est scruté. "Le gouverneur allemand, Jens Weidmann, a tempéré les récentes prises de paroles de certains de ses homologues en expliquant que la remontée des taux souverains n'était pas encore particulièrement importante pour mettre en péril l'atteinte de la cible d'inflation. Plus tôt dans la journée, des membres officiels de la BCE auraient dit qu'ils ne considèrent pas qu'une réaction drastique soit nécessaire à ce stade selon des informations de presse." ont relevé les stratégistes et économistes de CIC Market Solutions, qui éclairent la situation: "Ces prises de paroles rappellent les dissensions internes au sein de la BCE concernant l'ampleur du soutien monétaire nécessaire ces prochains mois, un élément qui sera particulièrement scruté lors de la prochaine réunion le 11 mars (notons que Jens Weidmann ne votera pas) au cours de laquelle les prévisions économiques seront mises à jour."

Au chapitre statistique mercredi, après des PMI industriels de bonne facture lundi, c'était au tour des PMI Services de passer sous la loupe des investisseurs. Ces derniers auront apprécié le dépassement de cible de plusieurs composantes PMI par IHS Markit en Europe. Les données synthétiques pour l'ensemble de la Zone Euro sont loin d'atteindre les 50 points, barre qui sépare par construction une expansion d'une contraction, mais à 45.7, elles progressent tout de même d'un point sur un mois. L'ISM Services outre Atlantique a pour sa part vivement reflué de 58.7 à 55.3. Mais le chiffre le plus marquant hier côté américain aura été la conclusion de l'enquête ADP, sur l'emploi américain, "avant-goût" de la publication vendredi à 14h30 du rapport NFP (Non Farm Payroll) pour le mois de février. Selon le cabinet privé en ressources humaines, l'économie américaine serait parvenue à créer 117 000 emplois, manquant complètement la cible (au-delà des 200 000).

Ce jeudi côté chiffres statistiques, pour la Zone Euro, la matinée est riche avec des ventes au détail en particulier qui ont fléchi brutalement, de 5.9% en rythme mensuel pour le mois de janvier, c'est à dire par rapport au mois de décembre 2020. En décembre 2020, le volume du commerce de détail avait augmenté de 1,8% dans la Zone Euro. Quant au taux de chômage, il reste stable à 8.1% de la population active de l'Union monétaire. Eurostat estime qu'en janvier 2021, 15,663 millions d'hommes et de femmes étaient au chômage dans l'UE, dont 13,282 millions dans la Zone Euro. Par rapport à décembre 2020, le nombre de chômeurs a augmenté de 29 000 dans l'UE et de 8 000 dans la zone euro. Par rapport à janvier 2020, le chômage a augmenté de 1,465 million dans l'UE et de 1,010 million dans la Zone Euro.

Outre Atlantique, à suivre les suppressions de postes (Challenger) à 13h30, les données révisées de la productivité à 14h30, ainsi que les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 14h30 également.

A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,2040$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Voici les éléments techniques que nous proposions en fin de semaine dernière sur la paire de devises Euro Dollar. Ce cadre reste d'actualité à proximité immédiate de niveaux techniques importants:

"La très grande mèche haute (ombre haute) de la bougie journalière de jeudi sur la paire de devises Euro Dollar compromet très sérieusement l'allure de la bougie hebdomadaire, presque achevée. La poursuite des pressions vendeuses ce vendredi, dans une volatilité qui progresse, milite pour une poursuite de repli en direction de la moyenne mobile à 100 jours (en orange), courbe de tendance encore haussière, mais dont le test sera primordial."

Nous sommes actuellement dans cette phase de test de moyenne mobile longue. Sa rupture envisagée ouvrirait de nouvelles cibles baissières en direction de niveaux inédits depuis le 24 novembre 2020.

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Notre point d'entrée est à 1.2037 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.1876 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.2101 USD.

L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 161 pips et le risque de perte s'établit à 64 pips.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES