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La paire de devises Euro / Dollar est en phase de consolidation, en "fanion", de son récent franchissement d'une oblique baissière, sur fond d'interrogation intense sur les intentions de la Fed. L'institution monétaire de Washington retrouvait d'ailleurs beaucoup de repères statistiques la semaine dernière, repères dont elle avait été privée en raison du shutdown.
Vendredi justement était placé sous le signe des données d'inflation. Le point d'orgue statistique de la semaine n'a finalement pas révélé de surprise majeure. Il s'agissait des prix Core PCE (personal consumption expenditures), les prix de détail d'un panier de produits, hors alimentation et énergie. Il s'agit pour rappel de la mesure préférée de la Fed dans son appréciation de la dynamique des prix. Ce repère, très attendu, est ressortie en hausse contenue, de 0,2% mensuel, comme le mois dernier, et sans écart au consensus.
De quoi conforter davantage les perspectives de baisse des taux fédéraux le 10 décembre, pour une Fed qui dispose d'une certaine marge de manœuvre. Le grand rendez-vous du marché reste la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui débutera mardi 9 décembre et s'achèvera mercredi soir. Le marché s'attend largement à une baisse des taux d'un quart de point.
Les détails de la communication seront scrutés. "Nous prévoyons environ trois dissidences (dans les votes, NDLR). Le résumé des projections économiques (SEP) devrait indiquer une croissance plus forte, mais le taux de chômage pourrait être révisé à la hausse pour les deux années", explique Bank of America.
Les "dots plots" soit les projections des membres de la Fed (qui ne constituent pas des prévisions) seront publiés. L'établissement estime que ces projections feront état de deux baisses de taux additionnelles en 2026.
"L'économie américaine montre des signes de résilience, bien que des ajustements soient attendus. Le marché de l'emploi devrait connaître une dégradation progressive, avec un taux de chômage atteignant 4,5 % en 2026, légèrement au-dessus du plein emploi estimé à 3 %. Cette situation pourrait inciter la Réserve fédérale américaine (Fed) à poursuivre ses baisses de taux d'intérêt, avec un taux terminal attendu autour de 3 %. Parallèlement, la consommation des ménages devrait bénéficier d'une relance modérée grâce à des crédits d'impôt de 70 milliards de dollars début 2026, ce qui pourrait stimuler à la fois la consommation et les investissements sur les marchés financiers", analyse Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet Asset Management.
Les intentions de la Fed pour le premier semestre 2026 demeurent donc le grand sujet d'interrogation du marché. Et ces données de prix constituent une base de travail essentielle pour la Federal Reserve.
En rythme annuel en revanche, l'indice Core PCE ressort nettement sous la cible définie par le consensus. Bastien Drut, de CPR AM, évoque une "bonne nouvelle". "L'indice d'inflation le plus suivi par la Fed, c'est-à-dire le 'core PCE', sort en dessous des attentes à 2,8%, soit nettement en dessous de la prévision des membres du comité de politique monétaire de la Fed pour la fin d'année 2025 (3,1%)", explique l'économiste.
"Cela va clairement dans le sens d'une baisse de taux en décembre mais aussi de la poursuite du cycle de baisses en 2026, surtout avec la morosité des chiffres de consommation", ajoute-t-il.
Pour être complet sur le volet statistique, l'indice de confiance du consommateur américain (U-Mich) a nettement progressé, au-delà des attentes, à 53,3 points, en données préliminaires pour le mois de novembre.
Ce matin, l'indice Sentix de confiance des investisseurs dans la Zone Euro est ressorti parfaitement dans la cible à -6,2. En territoire négatif, donc, qui signifie un sentiment de pessimisme; 0 signifiant un sentiment neutre et un score positif signifiant un sentiment d'optimisme. Le score actuel est "plombé" par la seule composante allemande.
"Les investisseurs en Zone Euro peinent donc à constater que la dynamique à l'échelle mondiale peut avoir des conséquences positives sur l'union monétaire. Alors que 2025 s'achève, l'explication doit se chercher du côté de l'Allemagne, la première économie de la zone euro. Les forces "récessionnistes" continuent d'y avoir un impact, et cet impact se propage à l'ensemble de la zone euro", pouvait-on lire dans l'enquête Sentix.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1650$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'oblique baissière (en noir) qui fait pression depuis le 18 septembre est franchie, à un niveau qui correspond en outre au positionnement de la moyenne mobile à 50 jours (en orange). Une confirmation est nécessaire avant d'affirmer une inversion de polarité, mais le signal suffit à stopper nos positions vendeuses sur la paire de devises.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1460 USD et la résistance à 1.1760 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
