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L'Euro poursuivait son mouvement de reflux face au Dollar, preuve d'une certaine prudence des opérateurs cette semaine, où les indicateurs macroéconomiques auront illustré un ralentissement contenu des principales puissances économiques de la planète, sur fond, néanmoins, de craintes persistantes sur le secteur bancaire américain. Dernière actualité chaude en date sur le sujet, PacWest, identifié comme le maillon faible du système, a annoncé un repli de ses dépôts la semaine passée.

Concernant les Etats-Unis, "le ralentissement reste la préoccupation centrale, aussi bien en termes de croissance économique que de croissance des bénéfices" avance Laura Corrieras, Equity Portfolio Manager, Indosuez Wealth Management. "En ce début de saison de publication des résultats, nous constatons une certaine prudence, tant de la part des analystes financiers que des entreprises, plus enclines à abaisser leurs perspectives qu'à l'accoutumée. L'évolution de la politique monétaire et les résultats du premier trimestre seront les principaux catalyseurs des marchés dans les prochaines semaines."

Tout l'enjeu de cette séquence de marché est d'affiner, pour les prochains mois, les trajectoires relatives des Fed Funds et des taux directeurs en Zone Euro. "Avec la Fed qui semble être en “mode pause” alors que d'autres banques centrales, notamment la BCE, continuent la hausse des taux, ce nouveau rapport ne change pas la donne", selon les termes de William Gerlach, Directeur régional France et Royaume-Uni Iban First.

Juliette Cohen, Stratégiste CPR AM, explicite ce décalage dans les processus monétaire entre la Fed et la BCE.

"La Fed a entamé son cycle de hausses de taux dès mars 2022 et a relevé ses taux directeurs de 500 bps. Sauf surprise sur les futures données d'inflation, elle ne devrait plus relever ses taux. En effet, la Fed a pris acte du durcissement des conditions de crédit, qui était déjà à l'œuvre avec les défaillances bancaires de mars et avril.

La BCE devrait, quant à elle, poursuivre son resserrement monétaire jusqu'en juillet et relever encore ses taux deux fois de 25 bp. Dans sa prise de décision, elle s'attachera notamment à trois facteurs : les perspectives d'inflation, la dynamique de l'inflation sous-jacente et la rapidité avec laquelle les augmentations de taux freinent l'économie et font baisser l'inflation."

Au rayon statistique américain hier, l'indice des prix à la production, en hausse de 0,2% en avril, est ressorti conforme à la cible. Par ailleurs, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, bien que dépassant de 20 000 nouvelles unités le consensus, trahissent toujours des tensions récurrentes sur le front de l'emploi. A suivre à 16h00, l'indice de confiance du consommateur américain (U-Mich). Une donnée essentielle pour apprécier la solidité d'une économie où le principal moteur de création de richesse est structurellement la consommation intérieure.

A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0910$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

La sortie de canal ascendant, identifiée, et pleinement validée, est accompagnée d'une structure en triple sommet (14/04, 26/04, 04/05)*, qui vient étayer notre scénario baissier sur la paire de devises phare. Nous surveillons désormais la dynamique relative des moyennes mobiles, tout en gardant à l'esprit que la divergence cours / RSI a déjà envoyé un message pessimiste.

* On appréciera sur chacune de ces dates les ombres hautes des bougies correspondantes.

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Notre point d'entrée est à 1.0910 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0711 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0991 USD.

L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 199 pips et le risque de perte s'établit à 81 pips.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES