(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.
La paire de devises Euro / Dollar ne variait pas de trajectoire au lendemain de l'issue d'un Conseil des Gouverneurs de la BCE. Sans surprise, la puissante banque centrale basée à Francfort a maintenu ses taux directeurs inchangés, non sans apporter quelques enseignements précieux.
"Le communiqué précise la fonction de réaction de la BCE", note Christophe Morel, Chef économiste chez Groupama Asset Management. "Ainsi, l’orientation monétaire dépendrait non seulement de la perspective sur l’inflation, mais aussi de la balance des risques autour du scénario central. C. Lagarde a bien insisté sur le fait que la hausse des droits de douane provoquerait probablement à un moment donné des goulots d’étranglement et des tensions sur les chaînes de valeur qui alimenteront l’inflation."
Et justement, sur ces droits de douane que Washington veut imposer à Bruxelles, les surtaxes seront elles de 10% ? 20 % ? Le brouillard tarifaire n'est pas encore dissipée, et les cambistes ont, comme Mme Lagarde, besoin d'hypothèse de travail claire pour bâtir leur prévision d'inflation et de croissance.
Le porte-parole de la Commission européenne, Olof Gilles, a déclaré jeudi aux journalistes qu'un accord entre l'Union européenne et les États-Unis était "à portée de main". La veille plusieurs médias avaient indiqué que les deux parties se dirigeaient vers un texte limitant les surtaxes douanières infligées aux importations européennes à 15%, avec certaines exceptions sectorielles. Ce qui ressemblerait beaucoup à l'accord passé entre les États-Unis et le Japon, annoncé plus tôt dans la semaine.
Comme le rappelle Grégoire KOUNOWSKI, Investment Advisor chez Norman K, "selon cet accord, le Japon investira 550 milliards de dollars aux États-Unis, a déclaré Trump sur Truth Social sans fournir plus de détails. Le Japon s'ouvrira également aux importations américaines de biens tels que des voitures et des camions, du riz et d'autres produits agricoles. En échange, le Premier ministre japonais affirme que les tarifs douaniers US sur les automobiles ont été réduits de 25 à 15 %, sans aucun quota sur le nombre d'importations. Les taxes sur l'automobile ont été le principal point de friction entre les deux gouvernements. Le secteur automobile représente la majeure partie de l'excédent commercial de 63 Mds$ réalisé par les entreprises japonaises avec les Etats-Unis."
"Après des deals similaires avec le Royaume-Uni, le Vietnam ou encore l'Indonésie, le Japon devient la plus importante économie avec laquelle Washington parvient à trouver un accord. Toutefois le taux de 15%, supérieur aux 10% en vigueur jusque là, témoigne de la volonté de Donald Trump de maintenir une politique commerciale agressive sur ses principaux partenaires. Une position maximaliste et assumée qui complique les discussions avec l'UE et la Chine."
Hier sur le plan des publications statistiques, la journée était dense. Les cambistes ont notamment eu l'occasion de prendre le pouls de la santé économique de la Zone Euro, avec les fameux indicateurs baromètre d'activité PMI. Si le PMI manufacturier est ressorti assez proche des attentes, à un cheveu des 50 points*, la composante services surprend agréablement en gagnant 0,7 point à 51,2.
"La reprise économique de la zone euro s'est progressivement consolidée au cours des derniers mois. La récession du secteur manufacturier semble toucher à sa fin, tandis que la croissance du secteur des services s'est légèrement accélérée en juillet. Selon notre modèle de prévision immédiate du PIB, qui tient compte de l'indice PMI Flash HCOB, l'économie de la zone euro devrait enregistrer une expansion soutenue au troisième trimestre, une estimation qu'il conviendra toutefois de corroborer avec les données des prochains mois", décrypte Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à Hamburg Commercial Bank, qui complète avec les éclairages suivants sur les deux principales puissance économique de l'union monétaire.
"L'Allemagne devrait enregistrer une faible croissance économique en juillet, alors que la France s'oriente vers une légère contraction, une différence qui s'explique en partie par le climat politique dans ces deux pays. Les réductions massives de dépenses publiques annoncées par François Bayrou et la menace de censure pesant sur son gouvernement expliquent notamment la forte chute de la confiance enregistrée au cours du mois dans le secteur manufacturier français."
Outre Atlantique, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage sont ressorties en baisse à 217 000 nouvelles unités, nouvelle preuve de la santé de fer de l'emploi américain, donnant davantage de crédit à la posture prudent de J Powell, au grand dam de Donald Trump. Les deux hommes se sont rencontrés hier, casques de chantier vissés sur le crâne, parcourant dans un scène coquasse le chantier de rénovation du siège de la Fed.
Ce matin, l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne ne se s'est guère éloigné de la cible définie par le consensus, avec une solide score de 88,6. A suivre à 14h30 les commandes de bien durables outrre Atlantique.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1740$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est positif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.1734 USD. L'objectif de cours de notre scénario haussier se situe à 1.2464 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1459 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 730 pips et le risque de perte s'établit à 275 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
