(BFM Bourse) - Les cambistes auront coché depuis longtemps cette semaine sur leur calendrier, semaine qui concentre des rendez-vous monétaires majeurs, et notamment un conseil des Gouverneurs de la BCE jeudi, et l'issue la veille du dernier FOMC de l'année pour la Fed, attendue au tournant après la confirmation d'une inflation qui n'a plus rien de transitoire, de l'aveu même de son Président J. Powell. Justement vendredi, les cambistes ont pu prendre connaissance des prix à la consommation, dont le rythme de progression mensuel reste ferme.
Dans l'assiette de produits la plus large, les prix ont augmenté davantage qu'anticipé en novembre (+0,8% en rythme mensuel), contre +0,9% en septembre. En données corrigées des éléments volatils (alimentation et énergie), les prix ont progressé de 0,5%, conformément aux attentes, selon les toutes dernières données de l'US Bureau of Labor Statistics. De quoi nourrir la réflexion de la Fed, sans mettre pour autant une pression supplémentaire.
L'enjeu cette semaine va être d'affiner le calendrier de resserrement monétaire des deux grandes institutions de part et d'autre de l'Atlantique, pour en déduire le plus finement possible la trajectoire relative de la "rémunération" des deux devises phare.
Sur la Fed, "la question du nombre de relèvement des taux est au cœur des débats. [Les opérateurs ] "entrevoient désormais trois hausses de taux l'an prochain, tout en maintenant celles anticipées pour 2023. La possible modification de la trajectoire de la politique monétaire de la Fed a déclenché une brutale augmentation de la volatilité des marchés", pour Mabrouk Chetouane, directeur Recherche et Stratégie de BFT Investment Managers. Or ce nombre de relèvements escomptés peut être amené à évoluer rapidement.
"La BCE devrait, elle, attendre patiemment pour réduire ses rachats d'actifs, avant d'entamer les discussions concernant les hausses de taux" pour Vincent Boy (IG France).
Hors de ces considérations purement monétaires, les cambistes continueront de surveiller, en raison de son impact sur les actifs risqués, la situation économique en Chine, en particulier sur le front immobilier. M. Boy précise: "Les dernières données économiques en provenance de la Chine montraient un ralentissement du rebond économique, impacté par la crise sanitaire, les pénuries, ou encore les risques liés au secteur immobilier. Nous surveillerons par ailleurs, la production industrielle et les ventes au détail mercredi."
Aucun rendez-vous majeur à suivre pour le reste de la journée. A noter la contraction encourageante du taux de chômage italien, passé de 9,8% à 9,2% de la population active.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1271$.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le courant vendeur a été vivement renforcé par la rupture d'une zone technique à 1,1530, sur marubozu le 10 novembre. Il s'agit d'un fait majeur, qui a eu pour conséquence une libération d'énergie vendeuse massive. Le court terme est aligné sur le moyen terme, baissier, sur la paire de devises Euro / Dollar, mais le point d'entrée n'est plus optimal, tant les probabilités de formation de rebond de contestation s'accroissent à ce stade. Les cambistes préféreront momentanément rester hors du spot dans l'attente d'un point d'entrée adéquat. Une rupture des points bas de novembre viendrait donner un signal.
Rupture qui signerait la fin d'une latéralisation en camisole, et qui peut être déclenchée par des annonces monétaires cette semaine, ou tout du moins par des inflexions dans les éléments de langage employés par les grands argentiers.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1150 USD et la résistance à 1.1360 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
