(BFM Bourse) - Entre l'issue du Conseil des Gouverneurs de la BCE et un nouveau Comité de politique monétaire de la Fed la semaine prochaine, l'occasion sera belle et franche pour les cambistes d'affiner les trajectoires monétaires respectives, et d'en déduire en potentiel d'écart de "rémunération" entre les deux devises.
Côté Fed, les cambistes restent à l'affût de tout signal permettant d'infirmer ou de confirmer un scénario d'un ralentissement du rythme de resserrement du robinet monétaire pour les mois à venir. Les investisseurs s'accrochent à une information du Wall Street Journal selon laquelle certains membres de la Réserve fédérale ne seraient pas contre l'idée de ralentir le rythme de son resserrement monétaire à partir de décembre avant de stopper les hausses de taux directeurs au début de l'an prochain. Toujours selon cet article, l'institution se dirigerait vers un relèvement de ses taux de 0,75 point de pourcentage, lors de sa prochaine réunion début novembre.
Thomas Giudici, co-responsable de la gestion obligataire chez Auris Gestion, s'interroge: "est-ce un signe avant-coureur du tant attendu « pivot dovish » de la Fed ? Les membres du FOMC semblent, en tout cas, encore partagés, les plus dovish militant pour une pause afin d'observer les conséquences du resserrement des conditions financières. Alors que l'inflation core [hors alimentation et énergie] devrait continuer d'être vigoureuse dans les prochains mois à cause d'une inertie forte sur certaines composantes (loyers notamment), la Fed prendra-t-elle le pari de relâcher trop tôt la pression après s'être trompée au 2021 ?"
Côté BCE, le scénario d'une progression de 75 points de base fait la quasi unanimité. "Au-delà de la décision probable et consensuelle d'une hausse des taux de 75 points de base, c'est davantage le discours de Mme Lagarde qui sera scruté", note Emmanuel Auboyneau, Gérant Associé d'Amplegest. L'économie européenne ralentit notablement et va probablement entrer en récession dans peu de temps".
"La BCE doit-elle continuer à agir fortement sur l'inflation, quitte à aggraver une situation économique déjà inquiétante ou doit-elle, à l'instar de la Réserve Fédérale aux Etats-Unis, commencer à adopter un ton moins offensif ? Mme Lagarde marche sur des œufs et doit garder un équilibre difficile entre croissance et inflation. C'est tout l'enjeu de cette réunion qui donnera le ton pour les prochaines semaines."
Au chapitre statistique, l'indice IFO du climat des affaires a fait une pause dans son mouvement de décrue. Un pas de côté, selon les stratégistes de Nomura "après des baisses importantes au cours de l'année 2022." Pour eux, "alors que la récession allemande se fait sentir, [...] la composante de la situation actuelle continuera de baisser, tandis que la composante des attentes devrait toucher le fond."
Outre Atlantique, l'indice de Conference Board de confiance des consommateurs, ressorti ce mois-ci à 102.5, en vive baisse sous les attentes.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0025$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les forces en présence se rééquilibraient momentanément à proximité immédiate de la parité parfaite, les cambistes se donnant "rendez-vous" sur ce seuil avant deux rendez-vous monétaires cruciaux qui pourront faire basculer le rapport de forces. Avis neutre émis dans l'immédiat.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 0.9500 USD et la résistance à 1.0000 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
