(BFM Bourse) - Le Dollar a brutalement regagné quelques pips face à l'Euro vendredi, dans la foulée de la publication du rapport mensuel fédéral sur l'emploi (rapport NFP), qui a été suivi d'un réchauffement des Treasuries 10 ans. Pourtant, le rapport ne met pas en évidence une progression plus forte que prévu de la dynamique des salaires. Mais d'autres éléments militent pour un degré de tension chroniquement fort sur l'emploi privé outre Atlantique...
Dans le détail, le secteur privé aurait créé près de 520 000 postes sur le premier mois de l'année, contre 260 000 en décembre, et le taux de chômage, attendu en très légère hausse à 3,6%, est ressorti en baisse à 3,4% de la population active. De quoi donner raison à J Powell, dans sa mise en garde cette semaine. La modération de la hausse des salaires est toutefois accueillie avec soulagement. Cet emballement dans les créations de postes, coexistant avec un taux de chômage très faible, laisse planer le doute d'une accélération à venir de la hausse des salaires.
La Fed signalait justement sa méfiance vis à vis des tensions sur l'emploi à l'issue du FOMC la semaine passée, en laissant augurer d'autres hausses des taux, après le relèvement de 25 pdb des Fed Funds mercredi. Ce qui "signale d'autres hausses pour contrer les risques posés par les tensions sur le marché du travail. De fait, les offres d'emplois remontent à plus de 11 millions en décembre mais les annonces de licenciement bondissent en janvier et la modération salariale continue même si le phénomène est lent", analyse Jeanne Asseraf-Bitton, Responsable de la Recherche et Stratégie de BFT IM.
A l'inverse, malgré le net renforcement du ton "hawkish" par la BCE et par la présidente Lagarde lors de la conférence de presse [jeudi], la réaction du marché suggère que les investisseurs doutent des indications de la Banque. Les taux de la zone euro ont chuté après l'annonce : les rendements des obligations d'État à 10 ans ont baissé de 20 points de base en Allemagne, de 21 points de base en France et de 32 points de base en Italie", relèvent les stratégistes d'ING.
Enfin, les tensions sino-américaines pèsent globalement sur les classes d'actifs à risque en cette entame de semaine, famille d'actifs dont la monnaie unique fait naturellement partie. Les Etats-Unis ont abattu samedi un ballon chinois qui survolait leur sol depuis plusieurs jours, qualifiant d'"espion" ce ballon, ce que Pékin dément, assurant qu'il s'agissait d'un aéronef de surveillance météorologique qui avait dévié de sa trajectoire. Le gouvernement chinois a estimé lundi que les Etats-Unis avaient "gravement affecté et endommagé" les relations entre les deux pays et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a reporté sa visite à Pékin.
Au chapitre statistique ce lundi, peu de choses à se mettre sous la dent, hormis l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro, en hausse à -8,0 points, bien qu'encore nettement en territoire négatif.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0770$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le biais haussier n'est pas menacé à ce stade. Simplement, le spot reflue, en direction de sa moyenne mobile longue, sans qu'aucun signe tangible de point d'entrée acheteur ne se manifeste. Avis neutre retenu.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.0645 USD et la résistance à 1.1190 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
