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Le Dollar souffrait, naturellement, des risques de contraction de l'économie américaine induite par le déclenchement d'une guerre commerciale par Donald Trump, qui érige des herses douanières autour de sa forteresse... Deutsche Bank note que Donald Trump n'a montré aucun signe de recul sur les droits de douane réciproque annoncés la semaine dernière. Ces dernières sont donc entrés en vigueur ce mercredi 09 avril. Pour autant l'Euro, baromètre fin de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, ne prolongeait pas son avancée, amorçant une consolidation, alors que les européens se sont entendus sur une riposte "calibrée", sur un catalogue précis et stratégique de produits.
Côté océan pacifique, mécontent de la riposte chinoise, le président américain, Donald Trump, a confirmé que des droits de douane additionnels de 54% s'appliqueront dès ce mercredi à la Chine, portant le taux total à 104%.
Preuve de la cacophonie qui règne au sein même de l'exécutif américain - comme si le marché avait besoin d'un peu plus de nervosité ! - E Musk, haut conseiller des Etats-Unis a publiquement traité de crétin Peter Navarro, le conseiller au commerce de Donald Trump. Le patron de Tesla Elon Musk a estimé, dans deux messages publiés mardi sur X, que le conseiller au commerce de Donald Trump, Peter Navarro, était un "crétin" et "bête comme ses pieds". L'homme le plus riche du monde, qui a déjà signalé son désaccord avec la politique de droits de douane dont Peter Navarro est le grand architecte, a écrit ces commentaires sous une vidéo dans laquelle le conseiller au commerce estime qu'Elon Musk "n'est pas un fabricant de voitures" mais seulement un "assembleur".
"D'après la théorie économique habituelle, les droits de douane entraînent l'appréciation de la monnaie du pays qui les met en place, notamment car ils réduisent la demande de devises des autres pays", s'étonnent les économistes d'Asteres. "D'ailleurs, depuis l'élection de Donald Trump et jusqu'au mois de mars, la possibilité d'une hausse des droits de douane américains, que l'on anticipait alors modérée, avait fait monter le dollar. Cependant, depuis que la guerre commerciale s'est intensifiée, le dollar a chuté. Ce paradoxe peut s'expliquer par le fait que, en freinant la croissance américaine, les droits de douane généralisés augmentent la probabilité d'une baisse des taux (si la fed privilégie le soutien à la croissance à la lutte contre l'inflation), rendant les placements en dollars moins attractifs. Une défiance plus grande des investisseurs envers les États-Unis du fait d'une politique brutale et erratique peut également expliquer la baisse du dollar."
La volatilité est donc montée d'un cran sur l'ensemble des classes d'actifs (actions, taux, matières premières, changes), et le manque de visibilité sur les conséquences à long terme d'une guerre commerciale de cette intensité, n'ont pas fini de glacer l'ambiance. "Le drame de la guerre commerciale continue d'agiter les marchés, et ce n'est probablement pas fini", résume de son côté Xavier Chapard, stratégiste de LBPAM.
"Si les droits de douane restent globalement proches des niveaux d'aujourd'hui, nous estimons que cela poussera l'économie américaine vers la récession dès le milieu d'année, et pèsera significativement sur le reste du monde. Dans ce cas, un rebond des marchés durable semble difficile à envisager à court terme. Bien sûr ils rebondiraient nettement en cas de forte réduction des droits de douane, mais pas complètement étant donné le niveau d'incertitude qui persisterait", développe-t-il.
A l'agenda macroéconomique ce mercredi, à suivre en priorité les stocks américains de brut à 16h30 et les Minutes de la Fed, traditionnel compte-rendu du dernier FOMC, à 20h00. Publié hier le déficit commercial de la France s'est détérioré en février, à près de 8 Milliards d'euros, contre -6,5 Milliards d'euros, manquant complètement la cible.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1040$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Après la franchissement très net des1,0608$ la paire de devises était entrée dans une phase de latéralisation en long range, phase désormais terminée. Une sortie haussière est en pleine expression, alors même que les bandes de Bollinger s'écartent vivement. Néanmoins à court terme, l'entrée précoce en consolidation est le scénario de prédilection, autour de la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé).
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.0758 USD et la résistance à 1.1012 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
