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Sur la paire de devises Euro / Dollar, le système est dans l'immédiat à l'équilibre, mais les forces en présence sont importantes. D'un côté, une pression s'exerce sur la monnaie unique, l'un des baromètres les plus fiables de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers. Et de l'autre, le billet vert aussi souffrait d'une force de pression intense du fait de sa mécanique de décorrélation avec le prix du baril, en forte hausse après l'embrasement de la situation géopolitique au Moyen Orient.

Les cambistes sont dans l'immédiat anxieux quant à une potentielle intervention militaire directe de l'armée américaine dans le conflit. Sur ce point, Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM se veut plutôt rassurant:

"Pour les marchés, la question est de savoir de quelle ampleur va être l'engagement américain dans le conflit entre Israël et l'Iran. D'où la fébrilité observée hier. Pour l'instant, cela se limite à la fourniture de renseignements stratégiques au gouvernement israélien et au transfert d'avions militaires, notamment des bombardiers, dans les bases du Golfe et surtout à Diego Garcia. Il y a plus de peur que de mal, jusqu'à présent. Beaucoup d'investisseurs craignent le blocage du détroit d'Ormuz. Ça ne semble pas crédible. Les gardiens de la révolution ont apparemment tenté de brouiller les signaux GPS et GNSS (navigation par satellite) dans la zone, avec un succès très mitigé. Seuls deux navires marchands auraient rencontré des difficultés. La circulation est fluide et normale, comme les images satellites le prouvent.

Hier la Fed achevait un nouveau Comité de politique monétaire, soldée sans surprise par un statu quo sur les taux, de quoi nourrir davantage l'ire de D Trump, qui ne cesse de mettre la pression sur J "Too Late" Powell, comme il le surnomme avec mépris.

"Les investisseurs ont bien senti que c'est surtout la politique commerciale qui inquiète le président de la Fed par rapport à l'inflation. Et les marchés n'aiment pas cette situation à court terme car la Fed a abaissé sa prévision de croissance pour cette année (1.4% vs 1.7% en mars) et relevé légèrement sa prévision de taux de chômage…", commente Alexandre Baradez, analyste de marché pour IG France.

Les cambistes seront privés ce jeudi de repère en provenance de Wall Street, dont les portes resteront fermées ce 19 juin, Juneteenth National Independence Day, également connu sous le nom de jour de la Liberté (Freedom Day), jour de l'Émancipation (Emancipation Day), ou encore jour du Jubilé (Jubilee Day).

A l'agenda macroéconomique ce jeudi, à suivre en priorité la décision de poltique monétaire, de la Banque d'Angleterre. A noter que la Banque Nationale Suisse a ce matin communiqué sur un maintien à 0% de son principal loyer du franc. Hier sur ce front statistique, les données finales des prix à la consommation pour le mois de mai ne se sont pas écartées d'un iota par rapport aux premières estimations, à +2,3% annuel hors alimentation, énergie, alcool et tabac. Les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage sont par ailleurs ressorties parfaitement dans la cible à 245 000 nouvelles unités.

A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1470$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Jeudi le spot s'est libéré de l'emprise d'une zone de résistance à 1,1460$, zone qui est déjà précocement testée, sous la forme d'un pullback ce vendredi. L'absence d'expansion haussière après le franchissement des 1,1460$ fait douter quant à la capacité du spot à poursuivre dans les prochaines semaines son mouvement ascensionnel de fond. Le test de la moyenne mobile à 50 jours (en orange) sera donc essentiel.

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1202 USD et la résistance à 1.1674 USD.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES