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L'Euro, l'un des baromètres les plus fiables de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, restait en tendance baissière de court terme face au Dollar, les cambistes restant dans l'attente nerveuse d'avancées concrètes et significatives dans les négociations au Congrès américain sur la question du relèvement du plafond de la dette. Dette publique évaluée pour rappel par le Trésor à 31 400 Milliards de $. "C'est le plafond [...] autorisé à l'administration Biden, au-delà, comme déjà 78 fois depuis 1960, toutes les administrations s'arrêtent et ne redémarrent que si le plafond est relevé", relèvent les stratégistes de Crédit Mutuel AM.

"Pour cela, il faut un vote positif des deux chambres (Sénat et Chambre des représentants), or elles sont toutes les deux aux mains des républicains. La négociation s'annonce difficile et le suspense peut durer jusqu'à la dernière minute (le 1er juin). Mais au final, tout rentrera dans l'ordre."

Pour Matt Miller, économiste politique chez le discret mastodonte de la gestion d'actifs Capital Group, nuance : "Cette situation pourrait déboucher sur un blocage sans précédent, et en tout cas au moins aussi grave que celui de 2011."

Cette année-là, Standard & Poor's a en effet dégradé la note des États-Unis de AAA (note maximale) à AA+ (note encore en vigueur à ce jour), une décision motivée par des craintes liées au déficit budgétaire du gouvernement fédéral, au fardeau croissant de la dette à long terme et aux querelles politiques sur le relèvement du plafond de la dette.

"L'enseignement à tirer de 2011, mais aussi de 2013 – où l'administration fédérale s'est encore retrouvée dans l'impasse –, est que si ces événements peuvent déstabiliser les marchés pendant plusieurs semaines, voire pendant plusieurs mois, les données passées montrent qu'ils ont rarement un impact prolongé sur les investisseurs, explique Matt Miller. À condition bien sûr qu'une solution raisonnable soit trouvée".

Or les négociations entre les leaders démocrates et républicains au Congrès sont restées au point mort depuis la seconde partie de la semaine passée.

Si ce lundi restera pauvre en données macroéconomiques - seul l'indice de confiance des consommateurs en Zone Euro est attendu à 16h00 - , il n'en sera rien pour le reste de la semaine. Dès demain seront publiés les très attendus indices baromètres d'activité PMI (enquêtes auprès des directeurs d'achats), en toutes premières estimations pour le mois en cours. La composante industrielle allemande est, en particulier, attendue en légère hausse à 44.9 points.

A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0820$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

La sortie de canal ascendant, identifiée, et pleinement validée, est accompagnée d'une structure en triple sommet (14/04, 26/04, 04/05)*, qui vient étayer notre scénario baissier sur la paire de devises phare. Nous surveillons désormais la dynamique relative des moyennes mobiles, tout en gardant à l'esprit que la divergence cours / RSI a déjà envoyé un message pessimiste. Si la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé) devait couper à la baisse la trajectoire de sa consœur à 50 jours (en orange), le message baissier en sortirait renforcé. Cet événement technique est imminent.

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Notre point d'entrée est à 1.0825 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0551 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0921 USD.

L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 274 pips et le risque de perte s'établit à 96 pips.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES