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Alors que le shutdown prive les cambistes de repères précieux sur l'emploi et les prix américains en particulier, la paire de devises Euro / Dollar achève une phase de pullback (rejet graphique) contre une conjonction de deux moyennes mobiles remarquables. Les cambistes ont pris acte de l'abaissement de la note de la dette française par l'agence Standard & Poor's de la note souveraine française, de AA- à A+. S&P a avancé sa décision d'un mois par rapport à son calendrier prévisionnel. L'agence estime que l'incertitude politique plombera à la fois la croissance tricolore et la trajectoire de redressement des finances publiques de l'Hexagone.

Outre Atlantique pour l'instant, la paralysie budgétaire américaine ne provoque guère de remous sur les marchés obligataires, et les tensions sur le 10 ans se sont vite estompées. Les Treasuries à échéance 10 ans atterrissent doucement sur les 4%.

"En 2019, lors de son premier mandat, l'administration était restée fermée pendant 35 jours, ce qui reste le record à ce jour. À l'époque, le Council of Economic Advisers rattaché à la Maison Blanche estimait qu'une semaine de shutdown coûtait 0,2 point de PIB annuel, soit Mds. Rapporté à un mois, ce chiffre grimpait à Mds", recontextualise Grégoire KOUNOWSKI, Investment Advisor chez Norman K.

"En réalité, en se montrant agressif, le président américain semble aussi indiquer son souhait d'en finir avec cette impasse budgétaire. La prolongation du shutdown serait susceptible d'entacher l'incroyable dynamisme qui persiste à Wall Street et que le locataire de la Maison Blanche appelle de ses vœux."

Les cambistes sont impatients de connaitre les différentes statistiques publiées par les organismes fédéraux depuis la fin du mois de septembre. Le rapport NFP sur l'emploi, ou encore les prix à la consommation, deux piliers pour la réflexion de la Fed dans la construction de sa politique monétaire, sont en particulier très attendus.

De ce côté ci de l'Atlantique, la trajectoire des finances publiques tricolores demeure une source de préoccupation. Mercredi, Goldman Sachs indiquait tabler sur un déficit à 5,3% du PIB pour 2026, alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu a déclaré cette semaine que le taux ne devait pas dépasser 5% dans le projet de loi de finances 2026, une fois le débat parlementaire achevé.

"Nous anticipons encore peu de progrès dans la réduction du déficit public (…) Quoi qu'il en soit, de profonds désaccords politiques, un ralentissement de la croissance et des coûts d'emprunt plus élevés risquent d'empêcher toute avancée significative", a avancé la banque.

Rappelons que jeudi, le gouvernement Lecornu 2 a échappé à deux motions de censure, dont celle déposée par LFI. Le couperet est passé à 18 voix.

A noter que Mme Lagarde, la Présidente de la BCE, tiendra un discours à l'occasion d'une conférence sur le climat à la Banque de Norvège, à Oslo demain.

A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1660$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

L'oblique haussière qui prévalait jusqu'ici (en noir sur le graphique) est désormais rompue, avec pullback de confirmation. L'avis négatif est proposé sous cette oblique, alors que l'indice de force relative s'effondre. La moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé) s'apprête à rompre dans un angle importante la trajectoire de sa consœur à 50 jours (en orange).

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Notre point d'entrée est à 1.1654 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.1013 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1836 USD.

L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 641 pips et le risque de perte s'établit à 182 pips.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES