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Les moyennes mobiles à 20 jours (en bleu foncé) et à 50 jours (en orange) se rejoignaient sur la paire de devises Euro / Dollar, à l'approche de rendez-vous monétaires importants: dès demain pour l'issue d'un Conseil des Gouverneurs de la BCE et le 17 septembre pour un comité de politique monétaire de la Fed. Deux institutions monétaires qui doivent faire face à des défis de nature différente.
Côté européen, un statu quo sur les taux proprement dits est largement acquis, mais l'enjeu est ailleurs. La conférence de presse consécutive sera l'occasion pour Mme Lagarde de réagir à la nomination d'un nouveau premier ministre en France, et plus globalement à l'instabilité politique de la deuxième puissance économique de la Zone Euro.
"Il est largement attendu que la BCE maintienne ses taux à 2 % lors de la réunion de septembre. Malgré nos craintes quant à la valorisation excessive de l'euro, susceptible de compromettre la stabilité des prix, la plupart des membres de la BCE ne semblent pas s'inquiéter de ces risques", avance Geoff Yu, Senior EMEA Market Strategist chez BNY, qui pense que "la présidente Lagarde sera particulièrement sollicitée sur la question de la France, même s'il ne semble pas nécessaire de prendre des mesures d'urgence, les spreads continuant de bien se comporter. Elle a déclaré plus tôt cette semaine : « Tout risque de chute d'un gouvernement de la zone euro est source d'inquiétude. », toutefois, il n'y a pas de signe tangible d'un resserrement des conditions financières via les spreads souverains pouvant justifier une réponse extraordinaire."
Peu de réaction des marchés en tous cas à la nomination de M Lecornu à Matignon. "Mais on note toutefois ce matin un rebond du spread OAT-Bund, c'est-à-dire une hausse de l'écart entre les deux taux de référence à 10 ans de la France et de l'Allemagne. Ce rebond est tout de même de 8 points de base ce qui n'est pas un mouvement totalement anodin, le spread était de 76 points de base hier soir et on a flirté ce matin avec les 84 points de base", nuance Alexandre Baradez pour IG France.
Dans ces conditions, un vrai test se joue vendredi avec le verdict de Fitch sur la note souveraine de la France. Le 14 mars, la célèbre et influente agence de rating donnait un "AA-" assorti d'une perspective négative à notre pays.
"Les taux des obligations françaises (OAT à 10 ans) sont sous pression, traités à des niveaux similaires à ceux de la Grèce et de l'Italie, autour de 3,50 %. Les écarts avec ces pays sont désormais insignifiants, laissant entendre que les investisseurs considèrent les OAT comme équivalentes à des dettes souveraines de moindre qualité, bien que la France bénéficie d'une note AA- comparée aux BBB et BBB- de l'Italie et de la Grèce, ce qui peut suggérer un décalage des agences de notation dans leur évaluation", observe Andrea Tueni, responsable des activités de marché chez Saxo Banque.
"La France a enregistré en 2024 le plus important déficit budgétaire des pays de la zone euro en raison principalement de l'importance de son déficit primaire (déficit budgétaire hors charge d'intérêt). Elle s'est engagée vis-à-vis de la Commission européenne à ramener son déficit sous les 3 % du PIB en 2029 ce qui suppose une nette consolidation budgétaire compte tenu des forts dérapages enregistrés les 2 dernières années. Cela suppose de revenir en surplus primaire à cet horizon, ce qui n'est pas arrivé depuis la fin des années 1990 début des années 2000, et ceci durablement", décrypte pour sa part Aline Goupil-Raguénès, stratégiste pays développé d'Ostrum AM.
De l'autre côté de l'Atlantique, c'est le 17 septembre que la Fed achèvera sa réunion de politique monétaire. Un FOMC qui pourrait même se solder par une baisse de 50 points de base d'un coup de la rémunération des Fed Funds, avec une probabilité de 8% selon l'outil FedWatch du CME Group. Un scénario de baisse de 25% est chiffré pour sa part à 82% de chance de réalisation, et un statu quo, par la force de l'arithmétique, à ... 0% !
"Le ralentissement notable du marché du travail devrait aider à atténuer certaines des préoccupations de la Fed concernant des effets de second tour (par exemple des attentes d'inflation plus élevées) menant à une inflation plus persistante. Nous ne prévoyons pas de récession et anticipons toujours un retour relativement progressif à la neutralité à mesure que l'inflation se normalise. Cela dit, l'accumulation des signes de faiblesse du marché du travail justifie, selon nous, un rythme d'assouplissement monétaire plus rapide que ce que nous projetions précédemment", a poursuivi Mme Wilding.
D'ici là les cambistes prendront connaissance ce mercredi des prix producteurs et demain des prix de détail aux Etats-Unis, deux mesures complémentaire de l'inflation.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1710$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La paire de devises Euro / Dollar est en phase ascensionnelle marquée, de fond, au-dessus d'une droite oblique qui fait sens. Nous avons représenté ce niveau linéaire de support graphique en noir. Dans l'immédiat, nous garderons un œil attentif au positionnement relatif des moyennes mobiles à 20 (en bleu foncé) et 50 jours (en orange) pour optimiser les points d'entrée.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1608 USD et la résistance à 1.1835 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
