(BFM Bourse) - Les cambistes ont toujours l'oeil rivé sur une "donnée problématique aux États-Unis : l'inflation", comme le qualifie Emmanuel Auboyneau, Gérant associé AMPLEGEST. "En rythme annualisé la hausse des prix tangente les 8%, chiffre très supérieur à l'objectif de la Réserve Fédérale. C'est également tout à fait incompatible avec le niveau actuel des taux d'intérêt aux Etats-Unis. Tout tient dans le discours de la Banque Centrale qui insiste sur le caractère provisoire de cette inflation. Mais cela reste un pari qu'il faudra surveiller." Parmi les principaux cadrans permettant cette surveillance: l'emploi américain.
"Les chiffres de l'emploi américains cette semaine devraient permettre aux marchés de placer plus précisément le curseur et le timing du tapering.", pour les analystes de marché d'IG France. Pour rappel, le FOMC de juillet était d'excellente facture, avec un taux de chômage tombé à 5.4% de la population active et des créations de postes dans le secteur privé (hors agriculture) flirtant avec le seuil symbolique du million. Le marché table table sur une poursuite du recul du chômage, de 5.4% à 5.2% de la population active et des créations de postes dans le secteur privé (hors agriculture) de l'ordre de 750 000.
Les regards sont aussi focalisés sur les intentions de la BCE, à l'aune du caractère plutôt hawkish propos de trois membres éminents de la BCE (Robert Holzmann, Klass Knot, François Villeroy de Galhau), auxquels ont peut ajouter le vice-président de la BCE Luis de Guindos. Tous convergent vers le même message: "Ils sont allés de leurs commentaires pour affirmer que le programme d'aide d'urgence européen à la pandémie avait de moins en moins son caractère «urgent»", a synthétisé John Plassard (Mirabaud), pour qui il convient de "raison garder", notamment parce qu'il n'y a pas que le PEPP dans la boîte à outils de la BCE, en citant l'APP et le TLTRO.
"Le rythme des achats de l'APP pourrait par exemple être augmenté à un moment ou à un autre pour compenser la fin du PEPP. Son aspect «flexible»e st très important et aussi à mettre en avant. À cela on peut additionner le TLTRO ou les opérations ciblées de refinancement à plus long terme. Les TLTRO sont l'un des principaux instruments grâce auxquels la BCE peut préserver des conditions de financement favorables", détaille le spécialiste en investissement. A suivre donc, avec une attention particulière, le rapport NFP américain, en point d'orgue de la semaine, à 14h30.
Dans l'immédiat, les opérateurs sur devises composent avec un PMI Services données finales et des ventes au détail en Zone Euro sous les attentes. Concernant cette dernière publication, la déception est importante: EuroStat note une contraction mensuelle de l'ordre de 2.3% de ces ventes au détail, contre une stabilisation attendue.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1870$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le rebond technique amorcé vendredi 20 août, dont le potentiel n'est peut être pas encore complètement pas épuisé, ne change rien à la tendance baissière du spot. Il en augmente même l'intérêt du point d'entrée baissier. L'idée générale reste baissière et les cambistes pourront initier des positions "courtes" sur la paire de devises Euro / Dollar en verrouillant une cible à 1,1485$.
Seul un franc dépassement de la moyenne mobile à 100 jours (en orange) viendrait valider une inversion comportementale.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.1875 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.1487 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1954 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 388 pips et le risque de perte s'établit à 79 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
