(BFM Bourse) - La paire de devises Euro Dollar gardait un biais baissier de fond, tout en sauvegardant pour l'instant face au Dollar un plancher à 1,1530$, avec l'appui de statstiques encourageantes (ZEW, Sentix), et avec la dissipation progressive du scénario d'un premier relèvement des taux fédéraux à l'été 2022. Richard Clarida, un des plus hauts responsables de la Banque centrale des États-Unis, a réaffirmé lundi que l'amélioration des conditions économiques devrait amener à un relèvement du taux des Fed Funds d'ici la fin 2022, tout en reconnaissant qu'une prolongation de la phase actuelle d'accélération des prix pourrait devenir un problème.
D'inflation il sera justement question demain, avec le point focal statistique de la semaine: les indices des prix à la consommation aux États-Unis. Hors alimentation et énergie (éléments jugés volatils), les prix sont attendus en hausse de 0,4% en rythme mensuel. Tout écart significatif au consensus pourrait causer un accès de volatilité sur le spot. Verdict demain à 14h30.
Pour rappel, la Fed achevait la semaine passée une nouvelle réunion de son Comité de politique monétaire (FOMC). En insistant sur le caractère transitoire de l'échauffement des prix, la Federal Reserve a certes confirmé son engagement dans une réduction de sa politique d'achats d'actifs, mais n'a aucunement montré de signes de précipitation quant à la remontée des taux proprement dite.
Pour Vincent Manuel, Directeur des Investissements chez Indosuez Wealth Management, lors de la séance de questions / réponses, "Jerome Powell a réitéré un certain détachement vis à vis des “dot plots” de septembre en indiquant que les hausses de taux n'avaient pas fait l'objet de débat… pour le moment. Une manière de l'interpréter est de se rappeler que Jerome Powell n'a pas l'intention de s'engager sur une remontée de taux en même temps que le tapering qui doit prendre fin en juillet au rythme annoncé. Cela laisse donc la porte ouverte pour une remontée des taux à la fin de l'année 2022."
"Pourtant, les anticipations hors de la Fed montrent une possible hausse de taux dès juin 2022, justifiée par une persistance de l'inflation" note Vincent Boy (IG France). Jerome Powell avait d'ailleurs reconnu que l'inflation pourrait être moins transitoire que prévue et qu'elle devrait dépasser les anticipations initiales de la Fed. Ainsi, pour justifier la poursuite de cette politique de taux au plus bas, la Fed a indiqué qu'elle surveillait le marché de l'emploi, qui nécessite encore une amélioration significative avant de modifier les taux."
Sur l'emploi, le dernier NFP (octobre), publié vendredi a confirmé l'amélioration continue de la santé de l'emploi outre Atlantique, sans montrer d'échauffement supérieur aux attentes concernant les salaires. De quoi conforter davantage l'idée d'une politique durablement accommodante de la part de la Fed. Le Bureau of Labor Statistics met en évidence des créations de postes dans le secteur privé en très vive hausse à 531 000, contre 194 000 en septembre. Par ailleurs, le taux de chômage poursuit sa décrue, à 4,6% de la population, battant la cible.
Côté statistiques européennes, à noter hier une publication très largement au-delà des attentes de l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro. Ce matin, les opérateurs ont pris connaissance du "ZEW", raccourci pour l'indice du moral des investisseurs et analystes allemands par le ZEW (Zentrum fur Europaische Wirtschaftsforschung). L'indice a bondi à 31.7, battant largement une cible déjà optimiste. Le président de l'institut, le professeur Achim Wambach, a apporté les éclairages suivants: "Les experts des marchés financiers sont plus optimistes pour les six prochains mois. Cependant, la nouvelle baisse de l'évaluation de la situation économique montre que les experts supposent que les goulets d'étranglement pour les matières premières et les produits intermédiaires ainsi que le taux d'inflation élevé auront un impact. Pour le premier trimestre 2022, ils s'attendent à une reprise de la croissance et à une baisse de l'inflation à la fois en Allemagne et dans la zone euro ».
A suivre l'indice des prix à la production aux États-Unis à 14h30.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1595$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La rupture désormais confirmée le 29/10 en données quotidiennes, et dans un accès de volatilité, de la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé), dont l'orientation baissière s'accentue, invite les cambistes à reprendre leurs initiatives baissières sur la paire de devises Euro / Dollar. Première cible verrouillée à 1,1360$, seconde à 1,1150$. Une rupture d'une fragile zone de support à 1,1530 viendrait accroitre la volatilité. La bande de travail entre 1,1530 et 1,1675$ serait alors obsolète.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.1590 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.1361 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1651 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 229 pips et le risque de perte s'établit à 61 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
