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Au lendemain du premier FOMC de la Fed, et à l'approche du premier Conseil des Gouverneurs de la BCE de l'année, la psychologie de marché restait identique sur la paire de devises Euro / Dollar, largement favorable à la seconde composante, au grand dam de D Trump, qui accroitra sa pression, à n'en pas douter, sur J. Powell pour un assouplissement monétaire. Or la force de l'emploi, le programme potentiellement inflationniste du nouveau locataire de la Maison Blanche et de façon générale l'insolente résilience de la première économie du monde militent a minima pour une pause monétaire.
C'est du reste - c'était très largement attendu -, ce que la Federal Reserve a choisi hier en maintenant inchangée la rémunération de ses Fed Funds. "Aux États-Unis [...], l'économie continue de croître et les projets de Donald Trump visant à assouplir la politique fiscale, à imposer des tarifs douaniers élevés et à limiter fortement l'immigration devraient avoir un effet inflationniste. Tandis que la BCE s'achemine lentement vers les dernières étapes de son assouplissement monétaire, la Fed a déjà franchi la ligne d'arrivée", tranche Dr. Felix Schmidt, Senior Economist chez Berenberg.
La BCE emboîte le pas dès ce jeudi à la Fed, et la quasi concomitance de ces deux événements monétaires sera l'occasion de prendre la mesure de la dichotomie entre les deux stratégies. "La BCE devrait procéder à une nouvelle baisse des taux lors de la réunion du 30 janvier, accentuant ainsi la décorrélation avec la politique américaine", abonde Emmanuel Auboyneau, Gérant associé chez Amplegest. "La croissance atone en Europe et l'inflation en grande partie maîtrisée justifient une politique monétaire plus conciliante. Christine Lagarde devrait toutefois afficher un ton prudent, dans la continuité de ses précédentes prises de parole. Le manque d'audace de la BCE semble en effet inscrit dans l'ADN de l'institution."
Patrick Barbe, responsable de l'investissement obligataire Investment grade en Europe chez Neuberger Berman, s'attend à ce que "la BCE fournisse davantage d'informations sur sa confiance dans le fait que l'inflation dans la zone euro retombera vers 2 % d'ici le milieu de l'année. Nous aimerions connaître son point de vue sur la divergence du taux d'inflation sous-jacente entre l'Allemagne (stable avec 4 % en glissement annuel dans le secteur des services), la France (à son objectif) et l'Italie (en dessous de son objectif) et quelle est sa mise à jour des perspectives de consommation des ménages, sachant que les ménages ont épargné une grande partie de la hausse de leurs salaires dans un contexte incertain et une remontée du chômage dans le Nord de l'Europe."
Rappel des rendez-vous à ne pas manquer ce jeudi: la décision de politique monétaire proprement dite à 14h15 et surtout la conférence de presse de l'Institution à 14h45. A suivre également, sur le front macroéconomique cette fois-ci, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 14h30. Publié dans la matinée, le taux de chômage en Zone Euro est resté inchangé, à 6,3% de la population active; en revanche le PIB allemand du T4 a baisse (-0,2%) plus qu'anticipé (-0,1%).
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0410$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La moyenne mobile à 50 jours (en orange) continue de constitue une barrière technique et graphique solide. A plus court terme, c'est même son homologue à 20 jours (en bleu foncé) qui officie en tant que résistance dynamique. Et ce sans que l'oscillateur RSI ne se positionne en zone de survente. Dans l'immédiat, la paire de devises trace, en partie haute des bandes de Bollinger, une structure négative en harami. Une fois la parité parfaite atteinte, à savoir 1$ pour un €, une énergique réaction acheteuse de contestation pourra alors se mettre en place.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0402 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0001 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0609 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 401 pips et le risque de perte s'établit à 207 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
