(BFM Bourse) - Le principal rendez-vous pour les cambistes, coché en rouge de longue date sur leurs agendas, est naturellement l'issue ce mercredi d'une réunion clef de politique monétaire, le premier "FOMC" depuis le début de la guerre en Ukraine. "La hausse des taux de la Fed est attendue. Mais les investisseurs resteront attentifs quant au sentiment de la banque centrale vis-à-vis de l'inflation et de l'économie, ainsi que ses projections pour les futures hausses de taux", pour Eric Lafrenière, Gérant Actions US chez Richelieu Gestion. Une hausse de 25 points de base, clairement annoncée par Powell lui-même en audition semestrielle devant les Parlementaires est en effet acquise, et un relèvement de 50 points de base d'un coup constituerait une surprise hors norme.
Verdict à 19h00 pour la décision de politique monétaire, les taux et les prévisions économiques actualisées de la Fed, et à 19h30 pour la conférence de presse. Mais au-delà de la simple question de l'amorce de ce virage monétaire, les cambistes veulent davantage de visibilité sur la trajectoire, ou du moins les intentions de la Fed dans le contexte de l'invasion russe en Ukraine, dont les impacts sur les prix de certaines matières premières, tant énergétiques, qu'alimentaires ou technologiques, sont majeurs.
"Malgré une inflation de 7,9% observée en février aux États-Unis, la Fed conserve une politique monétaire ultra accommodante" relève Vincent Boy pour IG France. "En effet, Jerome Powell tente par tous les moyens de ne pas impacter trop négativement les marchés, qui semble rester le principal facteur de l'évolution de la politique monétaire. Cette dernière est restée très accommodante jusqu'ici, malgré le rebond économique observé en 2021 et maintenant que les craintes d'une récession se font sentir, le président de la réserve fédérale américaine est coincé entre laisser l'inflation accélérer ou causer une forte chute sur les marchés par anticipation d'un ralentissement économique global et d'une récession."
Un casse-tête pour la Fed qui doit donc agir, mais sans refroidir les marchés. "Un calendrier pourrait être annoncé sur la base de 6 à 7 hausses de taux dans l'année, tout en précisant que l'évolution de la situation internationale pourrait nécessiter des aménagements. Un discours mêlant résolution et pragmatisme…", s'avance Emmanuel Auboyneau, Gérant Associé d'Amplegest.
Au chapitre statistique, les cambistes ont du digérer la chute de l'indicateur de confiance dans l'économie allemande ZEW hier. L'indicateur, souvent appelé sous sa forme contracté "ZEW", est ressorti ce mois-ci en chute libre, à -39,3, au plus bas depuis mars 2020, c'est-à-dire depuis le mouvement de peur provoqué par la propagation du Covid-19. "La guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie assombrissent considérablement les perspectives économiques de l'Allemagne. L'effondrement des anticipations économiques s'accompagne d'une hausse extrême des anticipations d'inflation. Les experts s'attendent donc à une stagflation dans les mois à venir. La détérioration des perspectives affecte pratiquement tous les secteurs de l'économie allemande, mais en particulier les secteurs à forte intensité énergétique et le secteur financier", a commenté le président du ZEW (Zentrum fur Europaische Wirtschaftsforschung), le professeur Achim Wambach.
Outre Atlantique, l'indice des prix à la production a soulagé quelque peu les marché, en ressortant en hausse moins forte qu'anticipé, de 0,8% pour le mois de février, pour le panier de produit le plus large, en rythme mensuel.
A suivre en priorité, à l'agenda ce mercredi, les ventes au détail outre Atlantique à 13h30.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1000$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La phase de transition entre le 04 et le 23 février, sous forme d'un glissement sans fédération, sous la moyenne mobile à 100 jours (en orange) est terminée. Le biais baissier de fond s'aligne avec le court terme, et le tracé d'une bougie remarquable par son corps rouge jeudi 24/02, illustre la ferme prise en main du camp vendeur. Avec 6 bougies au corps rouge sur les 6 dernières bougies, la dernière étant encore en cours de tracé, et une mobilisation vendeuse continue la semaine passée, le tableau reste sombre. Nous revoyons nos cibles baissières, à 1,0685$.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.1008 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0686 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1105 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 322 pips et le risque de perte s'établit à 97 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
