(BFM Bourse) - L'Euro, devise "à risque" par excellence, poursuivait son chemin dans la même direction que les actions et le pétrole mercredi, significativement au-delà de 1,11$, dernier niveau technique important dépassé en date. Les cambistes se retrouvent autour de deux idées fédératrices: l'espoir d'une reprise économique rapide avec la confirmation de la réouverture des principales puissances économiques de la Zone Euro, et le sentiment d'un soutien sans faille de la BCE, qui achève d'ailleurs demain une nouvelle réunion de son Conseil des Gouverneurs.

"Sur le plan économique, les marchés financiers continuent de se désolidariser des fondamentaux économiques, toujours soutenus par les injections massives de liquidités de la Fed et plus récemment par les promesses de la commission européenne. Malgré cette constatation, les annonces de faillites et de licenciements continuent de pleuvoir et le rebond économique semble de plus en plus lointain" alerte pourtant Vincent Boy, analyste de marché IG France. "La décorrélation entre les marchés financiers et l'économie augmente mais l'espoir de voir de nouveau soutiens monétaires permet aux marchés d'en oublier les risques.", complète le spécialiste.

Au chapitre statistique, rien de consistant à se mettre sous la dent mardi. C'est loin d'être le cas de mercredi ! (voir plus bas). Pour rappel hier, l'appétit pour le risque restait entretenu par le PMI Caixin (indicateur d'activité industriel) en Chine, qui regagnait la barre des 50 points, pour se placer de nouveau en territoire vert, à 50.7. Le PMI manufacturier (ISM) américain est certes ressorti en hausse, à 43.1, mais légèrement sous les attentes.

Dans l'immédiat, ce matin, la monnaie unique est soutenue dans son élan haussier par les données finales de l'indicateur d'activité PMI dans les services en Zone Euro, relevées à 30.5, et par un taux de chômage, toujours en Zone Euro à 7.3% de la population active, contre des attentes bien plus pessimistes, à 8.2%. Notons qu'il s'agit des chiffres d'avril, lors du deuxième mois de mise en place des mesures de confinement dans les principales puissances économiques de la Zone Euro (Allemagne, France, Italie, Espagne). Eurostat chiffre à 7.1% le taux de chômage fin mars.

Deux éléments à même de jouer contre le Dollar: l'un en toile de fond, qui est la gravité de la pandémie de Covid-19 sur le territoire américain, pays le plus touché de la planète. Selon les données compilées par l'Université Johns Hopkins, qui fait autorité en matière, plus d'1 800 000 cas de positivité au SARS-Cov2 sont recensées aux Etats-Unis, pour plus de 106 000 morts. Le second est l'embrasement de nombreuses villes américaines, plus seulement Minneapolis, avec de très violentes émeutes en réaction au décès de Mr Floyd, noir américain décédé suite à une arrestation brutale.

A suivre de l'autre côté de l'Atlantique, cette après-midi donc, le PMI non manufacturier (ISM) à 16h00, les stocks de brut à 16h30 et surtout, les résultats de l'enquête du cabinet ADP sur l'emploi américain à 14h15, avant-goût du rapport fédéral vendredi.

A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1215$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Le spot EURUSD a réalisé, puis confirmé une sortie de range très net par le haut, en dépassant sans aucune forme d'hésitation les 1,10$. La base de travail qui prévalait jusque-là (1,0785 - 1,1000$), n'est donc plus valable. La moyenne mobile à 100 jours (en orange) dépassée elle aussi sans aucune forme d'hésitation, amorce même un mouvement d'inflexion. En l'absence d'un quelconque point d'entrée graphique judicieux, les cambistes opteront éviteront dans l'immédiat de travailler la paire de devises.

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1110 USD et la résistance à 1.1440 USD.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES