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Le baromètre fiable de l'appétit pour le risque que constitue l'Euro se retournait violemment à la baisse face au Dollar, dans la foulée d'un ton particulièrement ferme adopté par les grands banquiers centraux. Dernier coup de massue en date, celui de la Banque d'Angleterre, qui a surpris en augmentant deux fois plus qu'anticipé ses taux directeurs, de 50 points de base donc, en réaction à des chiffres d'inflation particulièrement inquiétants.
La Banque d'Angleterre a ainsi surpris les marché, emboîtant le pas à la Banque de Norvège, sur fond d'inflation persistante. L'inflation de base, c'est-à-dire "nettoyée" des éléments volatils, dépasse les 7% au Royaume-Uni.
Nomura voit "maintenant la Banque [d'Angleterre] resserrer ses taux en août, septembre et novembre pour atteindre un pic de 5,75 %. Les marchés s'attendent à un pic d'environ 6,10 % au début de l'année prochaine."
"Le risque le plus important, cependant, est que, pour reprendre les termes de Milton Friedman (et plus récemment de Silvana Tenreyro), la Banque finisse par être "l'idiot sous la douche" et augmente trop ses taux, ce qui nécessiterait une correction plus rapide en cas de récession."
Au chapitre statistique, en attendant la batterie d'indicateurs PMI ce vendredi - à n'en pas douter le point d'orgue macroéconomique de la semaine-, les opérateurs ont pris connaissance hier des inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage aux Etats-Unis, en ligne avec les attentes, à 264 000 nouvelles unités.
Dans l'immédiat, les cambistes viennent de prendre connaissance des toutes premières estimations des indicateurs d'activité PMI en Europe pour le mois de juin, et force est de constater que toutes les cibles sont complètement manquées. En particulier, la composante industrielle allemande ressort à 41.0, au plus bas depuis... mai 2020. La composante services en France, attendu à 52.2, s'effondre à 48.
Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à Hamburg Commercial Bank, a commenté l'enquête: "Après deux trimestres consécutifs de contraction, le risque d'une nouvelle baisse du PIB de la zone euro au deuxième trimestre s'est accentué en juin, en raison notamment de la faiblesse de l'activité du secteur des services en France. Même dans l'hypothèse d'une confirmation de notre scénario de base – celui d'une croissance légèrement positive de la zone euro au deuxième trimestre –, la courbe baissière de l'indice PMI Composite annonce un deuxième semestre difficile pour les entreprises privées de la zone euro, caractérisé par un repli général des carnets de commandes au cours des prochains mois".
On rappellera que par construction, un score inférieur à 50 évoque une contraction du secteur considéré, et à l'inverse, un score supérieur à la barre des 50 évoque une expansion. Ces enquêtes sont réalisées auprès de directeurs des achats, pour la propension de ces professionnels, par nature même de leur activité, à "sentir" la santé des affaires dans les prochains mois. D'où leur nom de PMI (Purchasing Managers Index).
A suivre des chiffres équivalents pour les Etats-Unis à 15h45. La composante industrielle est attendue à 48,6, celle des services à 53,9.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0860$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé) vient de couper à la baisse la trajectoire de sa consœur à 50 jours (en orange): le message baissier en ressort renforcé. On notera l'importance de l'angle de croisement de ces courbes de tendance. Prochain seuil intermédiaire identifié: les 1,0550$, dont une rupture aurait le cas échéant des conséquences en termes d'accélération baissière ponctuelle. La position vendeuse sera tenue avec discipline tant que la moyenne mobile à 20 jours gravitera sous sa consœur à 50 jours (en orange). Dans l'immédiat un biseau (wedge) concentre l'énergie du spot. Il vient de faire une incursion au-dessus, sans indice formel de retournement haussier. Au contraire, le spot a retracé en une poignée d'heures cette incursion.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0862 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0551 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0931 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 311 pips et le risque de perte s'établit à 69 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
