(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.

Avec la copie trimestrielle enthousiasmante de NVidia, l'appétit pour le risque faisait une tentative de retour timide sur les marchés financiers, de part et d'autre de l'Atlantique, permettant à la paire de de devises phare de faire de la résistance jeudi. La tendance de court terme demeure néanmoins baissière, depuis la bougie d'indécision en étoile doji du 18 juillet, sur fond de crispation quant à la santé économique des principaux pôles économiques mondiaux, en particulier l'Allemagne, qui est entrée techniquement en récession.

Une faiblesse que n'ont pas contredite les indicateurs d'activité publiés hier. Les PMI en toutes premières estimations pour le mois en cours, ont déçu tout particulièrement pour les services dans l'ensemble de la Zone Euro, à 48,7, alors que le consensus de marché laissait augurer une baisse moins importante, au-dessus en tous cas des 50 points qui pour rappel, sépare une contraction d'une expansion du secteur considéré. Il s'agit d'un plus bas de 30 mois. La déception est sévère également sur le seul secteur industriel allemand, à valeur de moteur pour le vieux continent, à 39,1, très proche toutefois de la cible.

"La prise en compte des données PMI flash du mois d'août dans nos prévisions immédiates du PIB nous amène à anticiper une contraction de la zone euro de 0,2 % au troisième trimestre", commente Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à Hamburg Commercial Bank. "La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, avait alerté sur le risque inflationniste associé aux hausses des salaires et baisses de la productivité. Ces inquiétudes semblent sur le point de se concrétiser, du moins pour le vaste secteur des services dans lequel la hausse des prix payés, et notamment des frais salariaux, s'est accélérée au cours du mois. Parallèlement, la stagnation de l'emploi, conjuguée au repli de la production, se traduit par une baisse de la productivité du travail. La BCE devrait, en conséquence, être peu disposée à renoncer à de nouvelles hausses des taux d'intérêt en septembre."

Les cambistes vont se tourner progressivement vers la grand-messe des principaux argentiers de la planète, le symposium de Jackson Hole ouvrant ses portes ce jeudi, dans le cadre idyllique de la vallée éponyme du Wyoming. Cette année, le colloque se déroulera dans un contexte d'inflation en passe d'être maîtrisée pour les principaux pôles économiques de la planète, mais sans atteinte des taux cibles... D'ailleurs, "les minutes de juillet du FOMC (Federal Open Market Committee) résument peut-être le mieux l'état d'esprit des banquiers centraux occidentaux, en indiquant que la plupart des participants continuent de s'inquiéter des "risques importants de hausse de l'inflation", avancent les stratégistes de Muzinich & Co.

A l'agenda ce jeudi, à suivre en priorité, outre Atlantique, les commandes de biens durables et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage.

A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0860$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Le retracement quasi total des gains de juillet ne milite pas à ce stade pour une poursuite de l'avancée de la paire de devises, sans l'exclure formellement. Ce retracement, par son ampleur, affaiblit le message haussier alors délivré sur une bonne partie du mois de juillet. L'issue du test en cours de la moyenne mobile à 50 jours (en orange) sera décisif. Le message baissier prend corps avec rupture - désormais validée - de la moyenne mobile à 50 jours par sa consœur à 20 jours (en bleu foncé), dans un angle important. La positon vendeuse sera conservée tant que la dernière gravitera sous la première.

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Notre point d'entrée est à 1.0853 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0551 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0951 USD.

L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 302 pips et le risque de perte s'établit à 98 pips.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES