(BFM Bourse) - Dans un marché des changes très nerveux, la paire de devises Euro / Dollar restait comprimée au sein d'un biseau (wedge) centré autour des 1,13$, le Dollar sortant "gagnant" des derniers grandes réunions de politique monétaire cette année, pour la Fed et la BCE, et l'Euro restant, en tant que baromètre de l'appétit pour le risque, sous la pression de la propagation du variant Omicron. Et ce alors qu'aux Pays-Bas, un nouveau confinement a été décrété, et au Danemark, de nouvelles restrictions, sous forme de jauge dans les restaurants et magasins, ont été restaurées.
Au chapitre monétaire la semaine passée, c'était donc au tour de la BCE, après la Fed mercredi, de passer sur le grill, en achevant un Conseil des Gouverneurs. L'institution monétaire dirigée par Christine Lagarde a indiqué qu'elle maintenait ses taux directeurs inchangés tout en annonçant une réduction graduelle du rythme de rachat d'actifs : les achats nets de dette dans le cadre de son programme d'achat d'urgence contre la pandémie (PEPP), forts de 1.850 milliards d'euros, seront encore réduits au premier trimestre 2022 et expireront comme prévu fin mars.
Pour rappel, la Fed a ouvert la voie vers la normalisation monétaire, en balisant un peu plus clairement le chemin. Elle envisage un arrêt du programme de rachats obligataires dès le mois de mars, et une progression de trois quarts de point de ses taux, en trois fois, sur l'année à venir. Et ce dans un but de lutte contre une inflation qui n'a plus rien de temporaire. Associée aux nouvelles projections économiques, cet engagement stratégique de la Fed n'a pas été jugé plus "faucon" que prévu. Il faut dire que ce virage (pas trop serré) était anticipé.
Matthieu Bailly, directeur général délégué et gérant obligataire OCTO AM réaffirme la perspective d'un "écartement du spread entre taux américains et taux européens : l'ensemble des facteurs économiques, financiers et monétaires militent pour une hausse des taux bien supérieure aux USA qu'en Eurozone, comme cela s'était déjà produit au cours de la décennie 2010. Cet écartement pourrait poursuivre la tendance de renforcement du dollar".
Si elle regagne quelques pips ce lundi, la monnaie unique a accusé le coup vendredi après la publication d'un indicateur allemand de mauvaise facture. L'indice IFO du climat des affaires dans la première économie de la Zone Euro est passé de 96,6 points en octobre à 94,7 points. "Les entreprises étaient moins satisfaites de leur situation actuelle et les attentes sont devenues plus pessimistes. Les goulots d'étranglement d'approvisionnement et la quatrième vague du coronavirus mettent les entreprises allemandes au défi", pouvait-on lire dans la la publication de l'IFO.
A suivre ce lundi l'indice des indicateurs avancés (Conference Board) à 16h00.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1270$
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Dans l'immédiat, la paire de devises Euro / Dollar est toujours dans le tracé d'un biseau (wedge) de consolidation en coin, qui s'insère dans une dynamique de fond puissamment baissière. La configuration reste lourde, mais nous mettons en garde contre la tentation d'un retour précoce à des positions baissières, le "risque" de fausse sortie par le haut, à très court terme, étant présent. Nous restons dans l'attente d'un point d'entrée de bien meilleure qualité.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1150 USD et la résistance à 1.1360 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
