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Le biais de fond de la paire de devises phare restait haussier, les cambistes donnant de moins en moins de crédit au caractère hégémonique du Dollar, depuis le début de la guerre commerciale menée par Trump contre ses "partenaires commerciaux". Et ce alors même que l'écart de "rémunération" stricto sensu, entre les deux devises, devrait profiter au billet vert.
"Paradoxalement, alors même que les primes de rendement devraient encourager un positionnement rationnel sur le dollar, les réactions techniques, souvent empreintes d'émotion, prennent le dessus sur l'analyse fondamentale. Le dollar subit ainsi la pression d'un déséquilibre transitoire où les considérations de rendement sont temporairement éclipsées par les flux émotionnels", explique Nicolas Domont (Optigestion).
"Aujourd'hui, les investisseurs privilégient les actifs en fonction des critères tels que la stabilité politique, la trajectoire budgétaire et la lisibilité stratégique. L'euro, le franc suisse et l'or retrouvent leur statut de valeurs refuges. Le dollar, bien qu'il reste central, n'est plus sans rival."
Les orientations budgétaires allemande et française contribuent à ce nouveau rapport de force.
"Dans ce nouveau régime de marché, la géopolitique l'emporte sur la macroéconomie. La politique commerciale américaine, imprévisible, influe directement sur les anticipations. La confiance des investisseurs se construit désormais davantage sur la clarté des politiques économiques, la crédibilité des stratégies fiscales à long terme et la capacité des gouvernements à tenir leurs engagements budgétaires, plutôt que sur la seule puissance économique ou l'ampleur immédiate de leur domestique", a poursuivi M Domont.
Sur le front statistique, les cambistes ont pris connaissance vendredi des données préliminaires de l'indice "U-Mich" de confiance des consommateurs outre Atlantique, ressorti légèrement au-dessus des attentes à 61,8. Conjugué avec la très bonne dynamique des ventes de détail publiée plus tôt dans la semaine passée, cette statistique révèle la santé de fer du moral du consommateur outre Atlantique.
De quoi donner encore davantage de crédit au scénario d'un statu quo monétaire à la fin du mois, n'en déplaise à Donald Trump.
"Le président Trump a renouvelé ses attaques contre Jay (Jerome) Powell en début de semaine, en demandant apparemment à un groupe de législateurs républicains s'il devait limoger le président de la Fed. La raison ? Il estime que les taux d'intérêt sont trop élevés. Pourtant, il est loin d'être évident que l'économie américaine justifie actuellement de fortes baisses de taux, si tant est qu'elle en ait besoin", avancent les spécialistes de J. Safra Sarasin dans une note publiée ce vendredi.
Pourtant, Christopher Waller, l'un des gouverneurs de la Fed, a déclaré afficher "sa préférence pour une baisse de 25 points de base (0,25 point de pourcentage) lors de la réunion de fin juillet", lors d'un discours à New York.
"Il est toutefois peu probable que Waller n'obtienne le soutien du FOMC (Comité de politique monétaire de la Fed, NDLR) en juillet et c'est pourquoi les mouvements sur le marché obligataire sont modestes", explique Jim Reid économiste chez Deutsche Bank.
Trump ne cesse d'appeler Jerome "Too Late" Powell à abaisser le loyer du Dollar. Or ce dernier justifie son attitude prudente par les effets inflationnistes encore difficiles à quantifier des politiques budgétaires et commerciales extrêmes de la Maison Blanche.
A suivre à 16h00 l'indice des indicateurs avancés du Conference Board, pour commencer dans le calme une semaine qui sera pourtant riche en événements statistiques majeurs, à l'instar des baromètres d'activités PMI jeudi, en premières estimation pour le mois en cours, ou encore de l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne vendredi.
L'agenda de cette semaine sera aussi animé par la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), jeudi, à l'issue de laquelle elle devrait maintenir ses taux inchangés après sept baisses consécutives.
"Compte tenu de la grande incertitude quant à l'issue des négociations (sur les droits de douane entre les États-Unis et l'Union européenne), nous ne modifions pas, à ce stade, nos prévisions économiques ni notre appel à une pause lors de la réunion de juillet de la BCE, suivie de deux baisses de 25 points de base du taux directeur, en septembre et en décembre", expliquent les économistes de Barclays.
"Bien que nous n'excluions pas la possibilité que les États-Unis et l'UE parviennent à un accord provisoire d'ici le 1er août qui maintiendrait les droits de douane moyens sur la plupart des produits de l'UE à 10%, nous pensons qu'il est plus probable qu'improbable que les droits de douane sur l'UE augmentent à partir de 10%, mais sans atteindre 30%", ajoutent-ils.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1660$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Alors que les 1,1674 ont été rompus dans une volatilité certaine, nous attendons de jauger la qualité de la réaction du spot au contact de la moyenne mobile à 50 jours (en orange). Jusqu'ici, cette courbe de tendance de fond joue un rôle significatif de support.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est positif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.1639 USD. L'objectif de cours de notre scénario haussier se situe à 1.2464 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1459 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 825 pips et le risque de perte s'établit à 180 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
