(BFM Bourse) - Les deux grandes banques centrales de part et d'autre de l'Atlantique ayant adopté, mercredi pour la Fed et ce jeudi pour la BCE, des tons relativement fermes à l'issue de leurs réunions de politique monétaire respectives, le spot EURUSD ne variait finalement que peu, conservant un biais haussier au-dessus de sa moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé).
Hier c'était au tour de la BCE d'achever son Conseil des Gouverneurs, le dernier de l'année. Si la hausse des taux de la BCE n'a pas surpris par son ampleur (+50 pdb hier à l'issue du Conseil des Gouverneurs), la tonalité du discours et la révision des prévisions économiques a retenu l'attention. La puissant Institution monétaire de Francfort a révisé ses projections économiques, notamment en termes d'inflation, tablant sur un taux pour la zone euro de 8,4% en 2022, 6,3% en 2023 puis 3,4% en 2024 et enfin 2,3% en 2025.
"La BCE indique [...] que son principal outil de pilotage des conditions monétaires et financières dans la zone euro va changer : l'accent sera mis dès l'année prochaine sur les retraits de liquidité via la réduction significative de la taille de son bilan au rythme de15 mds par mois", note Etienne de Marsac, Responsable de la Gestion chez Sunny AM. "Le programme de « Quantitative Tightening » est enfin lancé en zone euro, et les marchés financiers européens entrent en terre inconnue…"
Les cambistes se sont montrés nerveux au moment de la conférence de presse succédant aux différentes annonces monétaires. Une conférence de presse "caractérisée par un langage particulièrement "Hawkish"", [c'est à dire offensive, bellliqueuse], pour Francesco Pesole, économiste d'ING, "Christine Lagarde soulignant explicitement que les marchés sous-estiment le resserrement monétaire nécessaire pour ramener l'inflation à son objectif."
De quoi rester "incertain sur le rythme et l'ampleur des hausses de taux de la BCE, étant donné les grandes incertitudes entourant la dynamique de l'inflation", pour Konstantin VEIT, gérant de portefeuille chez PIMCO. "Le marché évalue actuellement un taux final d'environ 3,25 %, ce qui ne semble pas déraisonnable après les déclarations hawkish d'aujourd'hui."
Au chapitre statistique, les opérateurs ont dû composer avec des indicateurs macroéconomiques américains majeurs montrant, dans l'ensemble, des signaux négatifs (ventes au détail, Philly Fed, Empire State Index), dans un marché de l'emploi dont les signes de tensions persistent (inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage).
Dans l'immédiat, les forces s'équilibrent sur la paire de devises Euro / Dollar, le ton étant ferme de la part des banquiers centraux de part et d'autre de l'Atlantique. Par ailleurs, la publication ce matin d'indicateurs PMI, en premières estimations pour le mois en cours, au-delà des attentes notamment pour la composante industrielle allemande (47,4), vient apporter davantage de crédit à la monnaie unique, face à un Dollar, dont le potentiel de "rémunération" reste encore fort.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0630$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La publication d'un ralentissement marqué de l'inflation américaine fait refluer le Dollar autant qu'elle soutient l'actif à risque que constitue l'Euro. En ce sens, l'anticipation d'une figure de congestion en diamant n'a pas plus de sens, et la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé) joue son rôle de soutien. Avis positif conservé au-dessus.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est positif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0638 USD. L'objectif de cours de notre scénario haussier se situe à 1.1189 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0480 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 551 pips et le risque de perte s'établit à 158 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
