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La paire de devises Euro / Dollar restait fragile par sa configuration, dans un contexte géopolitique pour le moins tourmenté, et alors que les cambistes n'en finissent plus de décortiquer des statistiques macroéconomiques américaines manquant les attentes.
Vendredi, la réunion à la Maison Blanche entre Donald Trump et son homologue ukrainien, Vololdymyr Zelensky, a échoué. L'évènement a tourné au vinaigre après que le président américain a lancé de virulentes attaques à l'égard de Volodymyr Zelensky, l'accusant de "jouer avec la troisième guerre mondiale" et le sommant de pactiser avec la Russie, sans quoi les États-Unis laisseront tomber l'Ukraine. Le président ukrainien a écourté son séjour et aucun accord n'a été trouvé.
"Le président américain joue la carte de la confrontation : entrevue récente avec Zelensky, bras de fer avec Pékin, remise en question des accords avec l'Union européenne, durcissement des sanctions contre certains pays stratégiques. Ces choix accentuent l'incertitude et favorisent un repli des investissements vers des actifs jugés plus sûrs. Résultat : une volatilité accrue potentielle sur les marchés et un climat d'affaires plus imprévisible", synthétise Fidel Martin, Président d'Exoé.
Les Européens ont en réaction joué la carte de l'unité à Londres, se montrant déterminés à soutenir l'agressé, lors d'un sommet dans la capital britannique autour de Keir Starmer, où étaient invités, outre les principales têtes de l'exécutif des grandes puissances européennes, un représentant turc et Justin Trudeau, premier ministre canadien.
Outre ce brûlant dossier géopolitique, les opérateurs resteront attentifs aux publications "macro". Sur ce volet statistique - et c'est ce qui explique la détente significative sur le 10 ans américain- les Etats-Unis restent sur une série d'indicateurs statistiques économiques décevants. L'indice de confiance des consommateurs (Conference Board) est en particulier repassé sous la barre des 100 points, venant appuyer le scénario d'un point d'inflexion de l'économie américaine, dont la santé reste au demeurant encore très bonne. Mais une succession d'indicateurs (ventes au détail, confiance des ménages U-Mich, ou encore les baromètres PMI services) suggèrent un très léger refroidissement de la machine.
D'ailleurs, dans l'étude U-Mich sur le moral des consommateurs, il ressort "que l'anticipation d'inflation long-terme des consommateurs américains a bondi à son plus haut niveau depuis…1995 ! A 3.5% sur un horizon de 5 à 10 ans, c'est l'anticipation la plus élevée en 30 ans", relevait Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France. Il ne s'agit que d'un sentiment, et non pas d'une réalité, mais les impacts potentiels sur la consommation sont réels.
Les investisseurs ont pris connaissance vendredi des prix "PCE", pour personal consumption expenditures, LA mesure phare de prédilection de la Fed dans son appréciation de l'inflation. En rythme annuel, hors alimentation et énergie, les prix progressent de 2,6%, sans écart par rapport aux anticipations de marché. En revanche, la déception est grande du côté des dépenses des ménages, en contraction de 0,2% en janvier, là où le consensus laissait espérer une hausse de 0,2%.
De ce côté-ci de l'Atlantique, a Banque Centrale européenne achèvera cette semaine un nouveau Conseil des Gouverneurs. La société de gestion d'actifs allemande DWS s'attend à ce "que la Banque centrale européenne (BCE) abaissera une nouvelle fois son taux de dépôt de 25 points de base pour le porter à 2,50 % en mars, marquant ainsi sa sixième baisse consécutive. Cependant, la marge de manœuvre pour de nouvelles réductions rapides semble se restreindre. Les avis au sein de la BCE sont de plus en plus partagés sur le nombre de baisses de taux à attendre dans les mois à venir, leur rythme d'application et la question de savoir si la politique monétaire actuelle est déjà restrictive."
Ce lundi, les cambistes ont pris connaissance du PMI manufacturier en données finales pour février, à 47,6 points légèrement au-dessus des attentes grâce à une composante allemande qui a agréablement surpris à 46,5, bien qu'encore nettement sous la barre des 50 points.
"Les dernières données PMI mettent toutefois en évidence les prémices d’une amélioration de la conjoncture en milieu de premier trimestre : les nouvelles commandes ont en effet affiché leur plus faible baisse depuis mai 2022 et la production s’est rapprochée de la stabilisation. Ainsi, après quasiment trois années de récession, il semble que le secteur puisse renouer avec une très légère croissance au cours des prochains mois, tendance que devraient favoriser la constitution rapide d’un gouvernement en Allemagne, une scène politique plus stable en France et un accord sur les tarifs douaniers avec les États-Unis", a commenté Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à la Hamburg Commercial Bank.
A suivre à 16h00 l'indice baromètre d'activité industrielle ISM manufacturier américain.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0470$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La moyenne mobile à 50 jours (en orange) continue de constitue une barrière technique et graphique solide. A plus court terme, c'est même son homologue à 20 jours (en bleu foncé) qui officie en tant que résistance dynamique. Et ce sans que l'oscillateur RSI ne se positionne en zone de survente. Dans l'immédiat, la paire de devises trace, en partie haute des bandes de Bollinger, une structure négative en harami. Une fois la parité parfaite atteinte, à savoir 1$ pour un €, une énergique réaction acheteuse de contestation pourra alors se mettre en place.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0465 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0001 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0611 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 464 pips et le risque de perte s'établit à 146 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
