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La psychologie de marché restait inchangée sur la paire de devises phare: la baisse chronique de l'EURUSD continue de s'expliquer par un accroissement anticipé du différentiel de rémunération entre les deux devises, la Fed étant en quelque sorte "forcée" à la patience, contrairement à son homologue européenne. Le dernier rapport sur l'emploi américaine, d'excellente facture, a encore étayé cette base de travail.
Pour rappel, le taux de chômage, attendu stable à 4,2% de la population active, se paie le luxe de refluer à 4,1%, très proche du plein emploi. Les créations de postes dans le secteur privé (hors agriculture), attendues à 164 000, ressortent à 256 000, très largement donc, au-dessus de la cible. Enfin, et c'est là le point positif à retenir, la modération de la hausse des salaires, de +0,3%, conformes aux attentes des analystes. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations du Trésor américain à échéance 10 ans, s'échauffaient dans la foulée à proximité des 4,80%...
"Les chiffres actuels indiquent qu'il n'y aura probablement pas de nouvelle baisse des taux d'intérêt en janvier, alors que les marchés ne s'attendent désormais à de nouvelles baisses qu'au second semestre. Il reste à voir si la robustesse persistante de la demande de main-d'œuvre est due à l'euphorie post-électorale. Mais si cette robustesse se poursuit, cela plaide certainement en faveur d'un maintien des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine à un niveau plus élevé encore un peu plus longtemps que ce qui était prévu il y a quelques mois", pour Christian Scherrmann, Économiste américain DWS.
"Attention néanmoins à ne pas se focaliser sur un seul rapport sur l'emploi comme l'a rappelé Austan Goolsbee, le président de la Fed de Chicago, les révisions depuis plus d'un an étant assez systématiquement orientées à la baisse", a tenu à relativiser Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion.
D'autre rendez-vous majeur sur les prix producteurs, les prix de détail et la consommation sont attendus avec intérêt cette semaine, car ils constituent, conjugués entre eux, des éléments essentiels de réflexion pour la Federal Reserve dans la construction de sa politique monétaire.
César Perez Ruiz, Responsable des investissements et CIO chez Pictet Wealth Management résume: "Avant son investiture le 20 janvier [celle de Donald Trump, ndlr], nous surveillerons cette semaine l'IPC [indice des prix à la consommation] et les ventes de détail aux Etats-Unis, où les récents signes de surchauffe du marché de l'emploi inciteront la Fed à faire une pause en janvier. De son côté, la BCE devrait abaisser ses taux lors de chacune de ses réunions jusqu'en juillet 2025, tandis que la BNS pourrait assouplir sa politique de 25pb en mars et en juin."
A l'agenda macroéconomique ce mardi, à suivre en priorité les prix à la production aux Etats-Unis à 14h30. Cet indicateur avancé d'inflation sera suivi demain par les prix à la consommation, en point d'orgue statistique de la semaine. L'impact de ces statistiques pouvant être important sur le marché obligataire, et par ricochet sur les changes.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0260$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le mouvement de réaction opéré en début de mois, encouragé par des informations de presse démenties par D Trump, est déjà en cours d'essoufflement.
Ce sursaut n'est pas de nature à contrarier le biais baissier de fond, mais envoie un message légitime de contestation. La moyenne mobile à 50 jours (en orange) continue de constitue une barrière technique et graphique solide.
Une fois la parité parfaite atteinte, à savoir 1$ pour un €, une énergique réaction acheteuse de contestation pourra se mettre en place.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité EURUSD.
Notre point d'entrée est à 1.0259 $. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0001 $. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0361 $.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 258 pips et le risque de perte s'établit à 102 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
