(BFM Bourse) - Avec le renforcement strict, par l'Allemagne et la France, soit les deux principales puissances de la Zone Euro, des mesures de restrictions en vue d'endiguer, ou du moins d'araser la crête de la seconde vague épidémique, l'Euro repassait désormais franchement sous le seuil pivot des 1,1745 / 1,1750$. Et ce alors que les cambistes vont se tourner vers la BCE ce jeudi, BCE qui achève une nouvelle réunion de son Conseil des Gouverneurs. Si un statu quo sur les taux est quasiment acquis, les opérateurs su devises seront particulièrement attentifs au ton et aux éléments de langage employés en conférence de presse à 14h30.
"Le ton de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) du 29 octobre devrait être résolument pessimiste. La BCE devrait souligner la dégradation des perspectives macro-économiques du fait des nouvelles restrictions liées à l'aggravation de la crise sanitaire, et ses inquiétudes face à un possible double-creux (double dip) pour la croissance." anticipe Franck Dimier (Allianz), qui complète: "Il est probable que l'extension du PEPP provoque des débats internes au conseil des gouverneurs de la BCE. De fait, l'ancien clivage entre colombes et faucons a refait surface. Christine Lagarde, qui privilégie la recherche du consensus, aura fort à faire pour trancher un débat, déjà ancien, sur le risque de voir qualifier une politique d'achat d'emprunts d'Etats encore plus agressive comme un financement monétaire des déficits publics, prohibé par les traités."
"L'instabilité financière de ces derniers jours va forcément nécessiter un langage plus musclé de la BCE et de sa présidente aujourd'hui." avance Alexandre Baradez (IG France).
Au chapitre statistique mercredi, deux chiffres au-delà des attentes à signaler outre Atlantique: la balance commerciale des biens pour le mois de septembre, qui a vu son déficit mensuel se réduire, et les stocks des grossistes en données préliminaires pour le mois de septembre, dont la contraction, en tant qu'indicateur avancé, a agréablement surpris. En revanche, la progression surprise des stocks de brut, largement supérieure aux attentes, à +4.3 Millions de barils la semaine passée, a déçu. Le baril de WTI au demeurant, suivait la même dynamique baissière que l'Euro ou les actions de part et d'autre de l'Atlantique, en refluant significativement sur les 36$. Ce qui en dit long sur l'état de la jauge d'appétit pour le risque.
À l'agenda statistique ce jeudi, à suivre en priorité les données avancées du PIB T3 aux Etats-Unis, à 13h30, ainsi que les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage. A suivre à 13h45 l'issue du Conseil des Gouverneurs de la BCE, avec la décision de politique monétaire, puis la conférence de presse à 14h30.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1710$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Depuis le 28 juillet, la paire de devises phare Euro / Dollar vit une relation intime avec une zone technique pivot à 1,1745 / 1,1750$. Après avoir tracé une figure chartiste très peu engageante, jusqu'au 21 septembre, et avoir rompu ce seuil, l'effet d'aimant s'est finalement renforcé. Dans l'immédiat, les sommets intermédiaires (1er septembre, 10 septembre et 21 octobre) étant décroissants, un passage sous ce seuil ce jour a délivré un message négatif que les cambistes les plus actifs pourront utiliser. Avis négatif proposé.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.1710 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.1571 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1776 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 139 pips et le risque de perte s'établit à 66 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
