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La paire de devises Euro / Dollar conservait un biais négatif, après la publication ce matin d'une batterie d'indicateurs d'activité en Europe. Ces PMI (enquêtes auprès des directeurs des achats) sont ressortis nettement sous les attentes à l'échelle de l'ensemble de la Zone Euro, que ce soit pour l'industrie (45,6) ou les services (52,6). On rappellera que par construction, un "score" au-delà des 50 points signifie une expansion du secteur considéré, à l'inverse un score sous les 50 témoigne d'une contraction. Il s'agit ici des résultats en données préliminaires pour le mois en cours.
Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à Hamburg Commercial Bank, a apporté l'éclairage suivant: "En France, la détérioration de la conjoncture observée en juin, tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services, pourrait être attribuable aux résultats des dernières élections européennes et à l'annonce par le Président Emmanuel Macron de la tenue d'élections anticipées les 30 juin et 7 juillet. Cette décision inattendue a très probablement suscité, parmi les entreprises, de fortes inquiétudes relatives aux politiques économiques du prochain gouvernement et ont poussé bon nombre d'entre elles à suspendre leurs commandes et investissements. Quelle qu'en soit la cause, les faibles performances économiques de la France ont fortement contribué au repli de l'indice PMI composite de la zone euro en juin."
A suivre des indicateurs équivalents, pour les Etats-Unis, à 15h45. On suivra également attentivement la publication des ventes de logements anciens, outre Atlantique, à 16h00.
Même s'ils surveillent de près le risque géopolitique à l'échelle mondiale, les cambistes restent naturellement contrariés par la décision d'E. Macron de provoquer de nouvelles élections législatives. Le marché redoute que des formations populistes, comme le Rassemblement national, mettent en place des politiques qui affaibliraient des finances publiques françaises déjà chancelantes.
"A ce stade, les investisseurs baignent dans l'incertitude. Il faut dire qu'aucun des scénarios envisageables ne semble actuellement favorable aux marchés financiers. En effet, alors que la tendance des finances publiques françaises n'était déjà pas particulièrement brillante, la perspective de programmes particulièrement dépensiers aux deux extrêmes fait craindre le pire sur la dette française", décrypte Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion.
L'actualité était dense côté politique monétaire jeudi, puisque pas moins de 3 banques centrales sur le vieux continent rendait un verdict.
La Banque nationale Suisse (BNS) a décidé de baisser ses taux une deuxième fois depuis le début de l'année, ramenant son principal taux directeur à 1,25%.
Cette mesure a "probablement été plus influencée par l'appréciation du franc au cours des deux derniers mois que par un relâchement perçu des pressions inflationnistes intérieures", souligne Capital Economics. "Selon nous, il est peu probable que la BNS réduise encore ses taux cette année, car la demande intérieure commence déjà à se redresser et l'inflation se maintiendra à son niveau actuel", ajoute le groupe de réflexion.
La Banque centrale de Norvège a opté de son côté pour le statu quo, en maintenant ses taux directeurs à 4,5% et envisage de les laisser inchangés jusqu'à la fin de l'année.
Idem pour la Banque d'Angleterre qui a, sans surprise, maintenu ses taux d'intérêt à 5,25%. "Nous restons donc fidèles à notre position de longue date, à savoir une première baisse de 25 points de base le 1er août, suivie d'une baisse trimestrielle jusqu'à ce que les taux tombent à 3,50% au début de l'année 2026", estiment pour leur part les économistes de Nomura.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0690$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La paire de devises a inscrit un double sommet sur les 1,0885$ qui s'affirment davantage en niveau de résistance, sous lequel le biais baissier peut reprendre ses droits. Surtout en cas de réintégration rapide de la partie inférieure à une oblique (tracée en noir), repère graphique majeur. Ce test est en cours, dans des conditions de volatilité qui interpellent. Avis négatif maintenu.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0685 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0436 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0781 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 249 pips et le risque de perte s'établit à 96 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
