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Le Dollar a subi un court accès baissier vendredi, dans la sillage de la publication d'un rapport sur l'emploi d'août qui a surpris les cambistes par l'ampleur du ralentissement.
Le contenu de ce NFP (Non Farm Payrolls) ne fait que confirmer la (très) légère détérioration de la santé de l'emploi privé outre Atlantique. Dans le détail ce rapport fédéral pour l'ensemble du mois d'août met en évidence une légère hausse du taux de chômage, à 4,3% de la population active, dans la cible définie par le consensus. Cible atteinte également pour la hausse moyenne des salaires horaires (+0,3%). En revanche - et c'est là que le bât blesse -, les créations de postes dans le secteur privé hors agriculture, attendues en baisse à 75 000, pointent en fait à 22 000.
De quoi confirmer davantage encore le scénario d'une baisse de 25 points de base de la rémunération des Fed Funds à l'issue du FOMC du 17 septembre. C'est certes une source de soulagement, largement anticipée il est vrai, pour les marchés d'actions, mais c'est également un premier signe de ralentissement de la machine économique américaine, jusque là lancée à pleine vitesse. D'autant que les opérateurs ont un manque encore criant de visibilité sur les droits de douane.
"Ce rapport sur l'emploi corrobore la thèse d'un fort ralentissement du marché du travail et certains membres du FOMC (le comité de politique monétaire, NDLR), dont Christopher Waller, vont désormais demander une baisse de taux de 50 points de base lors du comité du 17 septembre. Les révisions annuelles publiées le 9 septembre pourraient permettre de trancher entre une baisse de taux de la Fed de 25 et une baisse de 50 points", estime Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPRAM.
Fait nouveau, l'outil FedWatch du CMEGroup laisse même entrevoir la possibilité d'une baisse de la rémunération des Fed Funds de l'ordre de 50 points de base, avec une probabilité non négligeable de 9,9%. Pour rappel, l'outil permet d'apprécier en temps réel les probabilités d'évolution des taux fédéraux et de la politique monétaire américaine en fonction du prix des contrats à terme sur fonds fédéraux à 30 jours.
De ce côté-ci de l'Atlantique, force est de constater que l'Euro fait preuve de résistance alors même que c'est aujourd'hui que François Bayrou s'adressera à la représentation nationale, à l'issue de quoi un vote de confiance sera organisé. Un vote qui semble perdu d'avance pour le Palois, l'admettant lui-même chez nos confrères de Brut.
Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM, nous éclaire sur ce manque relatif de réaction sur les changes, alors même que ce vote risque de sonner la fin d'un projet de budget marqué par 44 Milliards d'euros d'économie.
"Lors de la séance du 27 août, qui a suivi l'annonce du vote de confiance, la paire EUR/USD a seulement baissé de 0,06%. Pourquoi ce manque de réaction des marchés ? Les déboires politiques français ne sont pas nouveaux et, surtout, ils ne provoquent pas de contagion financière au reste de la zone euro. À tort ou à raison, les investisseurs considèrent que la France est « too big to fail ». Dans le pire des cas, ils estiment que la BCE interviendra en achetant temporairement et en catimini un peu de notre dette - comme elle l'a fait en décembre 2024 après que le gouvernement Barnier soit tombé."
Vendredi, l'agence Fitch rendra son verdict sur la note souveraine de la France. Le 14 mars, la célèbre et influente agence de rating donnait un "AA-" assorti d'une perspective négative à notre pays.
"Les taux des obligations françaises (OAT à 10 ans) sont sous pression, traités à des niveaux similaires à ceux de la Grèce et de l'Italie, autour de 3,50 %. Les écarts avec ces pays sont désormais insignifiants, laissant entendre que les investisseurs considèrent les OAT comme équivalentes à des dettes souveraines de moindre qualité, bien que la France bénéficie d'une note AA- comparée aux BBB et BBB- de l'Italie et de la Grèce, ce qui peut suggérer un décalage des agences de notation dans leur évaluation", observe Andrea Tueni, responsable des activités de marché chez Saxo Banque.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1730$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La paire de devises Euro / Dollar est en phase ascensionnelle marquée, de fond, au-dessus d'une droite oblique qui fait sens. Nous avons représenté ce niveau linéaire de support graphique en noir. Dans l'immédiat, nous garderons un œil attentif au positionnement relatif des moyennes mobiles à 20 (en bleu foncé) et 50 jours (en orange) pour optimiser les points d'entrée.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1608 USD et la résistance à 1.1835 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
