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Certes les données plutôt rassurantes sur la dynamique des prix, publiées en fin de semaine passée des deux côté de l'Atlantique, ont été de nature à calmer la flambée des taux longs, et donc de temporiser l'érosion des actifs les plus à risque. Mais force est de constater que cet effet est de courte durée. Déjà la paire de devises Euro / Dollar repasse ce lundi dans le rouge, mettant un terme à un très court rebond de contestation, toujours sous une impitoyable moyenne mobile courte.
Selon les toutes dernières données EuroStat, à l'échelle de la Zone Euro dans son ensemble, les prix corrigés des éléments volatils s'affichent désormais en hausse annualisée de 4,5%, contre une cible plus pessimiste à 4,8%. De quoi apporter un sentiment de soulagement, et de quoi faire progresser l'idée que les taux européens terminaux sont peut être déjà atteints. "S'agissant des principales composantes de l'inflation de la zone euro, l'alimentation, alcool & tabac devrait connaître le taux annuel le plus élevé en septembre (8,8%, comparé à 9,7% en août), suivi des services (4,7%, comparé à 5,5% en août), des biens industriels hors énergie (4,2%, comparé à 4,7% en août) et de l'énergie (-4,7%, comparé à -3,3% en août)", complète l'institut statistique paneuropéen.
De l'autre côté de l'Atlantique, l'indice d'inflation de base "core PCE", pour personal consumption expenditures, indice de prédilection de la Fed dans son appréciation de la dynamique des prix, n'a augmenté que de 0,1% sur un mois après +0,2% en juillet. Le consensus tablait sur un rythme stable à +0,2%. Dans la foulée, le 10 américain amorçait une consolidation, en restant toutefois largement au-dessus de la barre des 4,50. Pas de quoi encore, à ce stade, effacer les probabilités, minoritaires mais significatives, de hausse des Fed Funds dès le FOMC de novembre. Pis, une impression de flou pourrait ressortir des prochains débats entre membres de la Reserve Fédérale, au risque d'infuser un sentiment d'insécurité.
Par ailleurs, l'accord trouvé in extremis pour éviter le "shutdown" ne suffit aucunement à dynamiser les actifs à risque. Un accord à la dernière minute entre démocrates et républicains a permis d'éviter une fermeture des services fédéraux américains faute de financement, quand bien même cela ne repousse l'échéance que de 45 jours. "Au plan pratique, l'accord du Congrès, aussi fragile soit-il, évite qu'on soit privé des statistiques venant des Département du Commerce et du Travail, ce qui aurait mis la Fed et les marchés dans le brouillard", notent les économistes d'Oddo BHF.
Dans l'immédiat, les cambistes viennent de prendre connaissance d'indicateurs d'activité PMI industrielle dont les messages ressortent divergents, un peu meilleurs que prévu en France, un peu moins bons en Allemagne. Mais au final, à l'échelle de la Zone Euro, le score, de 43.4: c'est conforme aux premières estimations.
Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à la Hamburg Commercial Bank, a apporté les éclairages suivants: "Parmi les quatre principales économies de la zone euro, ce sont la France et l'Allemagne qui ont enregistré les plus fortes contractions en septembre, l'Espagne et l'Italie ayant quant à elles affiché des performances légèrement moins négatives. Si l'on tient compte toutefois de la durée du ralentissement actuel, telle qu'indiquée par les données officielles relatives à la production industrielle, c'est l'Italie qui a enregistré les plus faibles performances, son secteur manufacturier étant en récession depuis le deuxième semestre 2022. L'Allemagne se place en deuxième position, son secteur industriel étant entré en récession au deuxième trimestre de cette année. Il est encore trop tôt pour parler de récession technique en France et en Espagne."
A suivre côté américain, nous nous concentrerons sur le PMI industriel à 16h00 et un discours de J Powell à 17h00.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0540$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le retracement quasi total des gains de juillet ne milite pas à ce stade pour une poursuite de l'avancée de la paire de devises, sans l'exclure formellement. Ce retracement, par son ampleur, affaiblit le message haussier alors délivré sur une bonne partie du mois de juillet. L'issue du test en cours de la moyenne mobile à 50 jours (en orange) sera décisif. Le message baissier a pris corps avec rupture - désormais validée - de la moyenne mobile à 50 jours par sa consœur à 20 jours (en bleu foncé), dans un angle important.
La position vendeuse sera conservée tant que la dernière gravitera sous la première. Cette dernière justement, jour de plus en plus un rôle graphique de résistance.
L'avantage de ce plan d'investissement est la discipline qu'il induit par nature.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0541 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0239 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0671 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 302 pips et le risque de perte s'établit à 130 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
