Connexion
Mot de passe oublié Pas encore de compte ?

Euro Dollar (EUR/USD)

EURUSD - FX0000EURUSD
1.1608 -0.25 % Dernière cotation : 17h32

EUR/USD : Inversion de polarité en cours

vendredi 1 août 2025 à 13h16

(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.

L'Euro se rééquilibrait face au Dollar en fin d'une semaine très compliquée, en raison d'une part du ton résolument ferme adopté par J Powell, le patron de la Fed, et d'une digestion difficile de l'accord commercial noué entre Washington et Pékin.

Mercredi s'achevait, donc, un nouveau Comité de politique monétaire de la Fed, soldé par un statu quo sur les taux directeurs - c'était très largement attendu. Ce qui l'était moins en revanche, c'est le ton hawkish du patron de la Fed, ce qui réduit drastiquement les probabilités d'assouplissement monétaire à l'issue de la prochaine échéance en septembre. D. Trump en sera ravi...

On savait que Powell s'appuyait, depuis des mois, sur la santé de la consommation et de l'emploi pour justifier sa posture prudente, tout en se méfiant des potentielles conséquences inflationnistes de la guerre commerciale trumpienne. Mais le ton résolument offensif, au-delà même de la prudence donc, aura surpris les intervenants de marchés mercredi soir. Et cela rebat les cartes d'un point de vue technique et graphique (voir plus bas).

Ainsi, la perspective d'un écart grandissant de "rémunération" entre les deux devises se renforce en faveur du Dollar.

"Jerome Powell a insisté sur une approche prudente et dépendante des données, sans donner d'indications claires sur la trajectoire future des taux. Il a même minimisé l'importance des prévisions économiques de juin, qui tablaient sur deux baisses de taux de 25 points de base d'ici fin 2025", relève Allison BOXER de PIMCO

"La majorité du comité semble attendre des signaux plus nets indiquant une détérioration du marché de l'emploi ou une stabilisation des anticipations d'inflation. Les données récentes vont dans ce sens, ce qui pourrait à terme renforcer la probabilité d'une baisse des taux cet automne."

Pourtant le NFP (Non Farm Payrolls) devrait faire montre d'une santé de fer de l'emploi privé, tout à l'heure à 14h30, et les toutes premières estimations du PIB au T2 (+3%) ont agréablement surpris mercredi en ressortant nettement au-delà du consensus. Cette "estimation avancée du PIB du deuxième trimestre a révélé une croissance annualisée de 3,0 % de l'économie américaine, après une contraction de 0,5 % au premier trimestre. Cependant, cette amélioration a été tirée par une baisse des importations, reflétant la volatilité des flux commerciaux liée aux tarifs douaniers", a décrypté Mme BOXER.

Dans ce contexte, l'inflation américaine est surveillée comme le lait sur le feu par les cambistes. "Aux États-Unis, l'inflation des dépenses de consommation personnelles (PCE), l'indicateur le plus étroitement surveillé par la Réserve fédérale, devrait atteindre un pic de 3,4% vers la fin de l'année. Compte tenu de l'incertitude entourant la vitesse de transmission de la hausse des coûts des intrants aux prix à la consommation, nous surveillons attentivement les données affichées en temps réel sur les sites web des détaillants américains", commentent les experts de Lombard Odier, Nannette Hechler-Fayd'herbe, Samy Chaar et Filippo Pallotti.

Les "PCE", pour personal consumption expenditures, constituent la jauge préférée de la Fed dans son appréciation de l'inflation. L'indicateur est ressorti hier conforme aux attentes, en hausse mensuelle de 0,3%.

Par ailleurs, sur le front douanier, l'appétit pour le risque, que la monnaie unique reflète, est plombé par l'incertitude sur les droits de douane américains. Ce vendredi 1er août, les États-Unis devaient mettre en place de lourdes surtaxes douanières à l'encontre des pays avec lesquels ils n'étaient pas parvenu à un accord. Le président américain, Donald Trump, a signé jeudi le décret instaurant ces nouveaux droits de douane. Leur application concrète entrera en vigueur le 7 août prochain, le temps, pour les douanes américaines, de s'organiser.

"Trump a également annoncé que les droits de douane sur les produits canadiens passeraient immédiatement de 25 % à 35 % (même si les produits conformes à l'accord de libre-échange États-Unis-Mexique-Canada resteraient exemptés, ce qui réduit l'impact). Le Canada est donc dans une certaine mesure pris pour cible", écrit Deutsche Bank.

Publiées ce matin, les données d'inflation européenne ne se sont pas éloignées de la cible, les prix progressant en rythme annuel de 2,3% hors alimentation, alcool, énergie et tabac en première estimation pour le mois de juillet. Quant aux données finales du baromètre PMI industriel en Zone Euro, il est conforme aux premières estimations, à 49,8, à un cheveu de la barre des 50 points. Barre qui n'a rien de symbolique, puisqu'en réalité elle sépare une expansion (au-dessus) d'une contraction (en dessous) du secteur considéré, par construction.

"Ce sont les performances décevantes de la France qui ont principalement entravé la reprise de la région en début de troisième trimestre" détaille Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à la Hamburg Commercial Bank.

"La production industrielle française a reculé pour un deuxième mois consécutif alors que l'emploi a légèrement augmenté sur la même période, témoignant d'une baisse de la productivité et compromettant davantage les chances de croissance économique dans le pays. L'inverse s'est produit en Allemagne, où la production a augmenté tandis que l'emploi a reculé. La conjoncture française pâtit également du plan d'économies budgétaires proposé par le premier ministre François Bayrou et des risques associés de chute du gouvernement. La situation est différente en Allemagne où le contexte politique est nettement plus stable qu'en France, et où les prévisions de croissance reposent sur un plan d'investissements massifs du gouvernement. Une baisse des incertitudes politiques et budgétaires dans la deuxième principale économie de la zone euro permettrait à l'ensemble de la région de renouer avec une croissance durable."

A suivre le rapport NFP (Non Farm Payrolls) à 14h30 et le PMI industriel ISM à 16h00.

A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1420$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Nous attendions de voir la nature du passage sous la moyenne mobile à 50 jours (en orange), courbe de tendance qui constituait jusqu'ici une zone dynamique de soutien graphique, avec précision. Il s'agit d'une rupture sans hésitation, du 28 au 30 juillet. Le scénario haussier est remis en cause à ce stade, et passons à "neutre" notre avis. Un pullback sur la moyenne mobile évoquée ne ferait que confirmer ce changement de cadre technique.

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1202 USD et la résistance à 1.1674 USD.

Le conseil BFM Bourse

EUR/USD
Neutre
Objectif :
- (-)
Stop :
- (-)
Résistance(s) :
1.1674 / 1.1970 / 1.2214
Support(s) :
1.1202 / 1.1012

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES

EUR/USD : Inversion de polarité en cours (©ProRealTime.com)
©2025 BFM Bourse
Portefeuille Trading
+336.80 % vs +55.76 % pour le CAC 40
Performance depuis le 28 mai 2008

Newsletter bfm bourse

Recevez gratuitement chaque matin la valeur du jour
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez nos CGU et l'utilisation de cookies afin de réaliser des statistiques d'audiences et vous proposer une navigation optimale, la possibilité de partager des contenus sur des réseaux sociaux ainsi que des services et offres adaptés à vos centres d'intérêts.
Pour en savoir plus et paramétrer les cookies...