(BFM Bourse) - L'Euro reprenait un peu de hauteur face au Dollar, après la signature au Sénat, et donc quasiment définitive*, d'un plan de relance massif pour faire face aux conséquences économiques de la crise sanitaire en cours, alors que l'épidémique, qui se déplace d'Est en Ouest, commence à se centrer sur les Etats-Unis. C'est l'ampleur de ce plan, inédite, qui provoque autant de soulagement que de craintes (cf la clôture de Wall Street) et qui pèse sur le billet vert, avec ce dérapage (le mot n'est bien évidemment pas assez fort) budgétaire. A titre de comparaison, et pour prendre la mesure du gigantisme de l'enveloppe, avec une enveloppe globale de 2 000 Milliards de $, il s'agit grossièrement du double du total des mesures budgétaires cumulées post-2008 !
"Le gouvernement devra sans doute passer d'autres mesures dans peu de temps, appuyant encore un peu plus la tension sur l'économie américaine", prévoit Vincent Boy (IG France).
"L'équation est prise à l'envers aux Etats-Unis et plus l'administration américaine trainera à se concentrer sur le vrai problème, le virus, plus cette dernière devra multiplier les mesures de soutien sans réel effet à court terme ou du moins tant que l'épidémie n'est pas contenue", poursuit l'analyste de marché.
Côté européen, alors que toutes les vannes monétaires sont complètement ouvertes, la BCE a fait tomber les toutes dernières barrières, en indiquant qu'elle n'appliquerait aucune limite aux rachats de dette souveraine pour le programme de 750 milliards d'euros. Ce qui la fait de facto sortir des clous. Par ailleurs, un nombre croissant de pays européens, neuf** à ce jour, réclament la création de "coronabonds", c'est-à-dire de l'émission de dettes uniquement correspondantes à un creusement budgétaire lié aux dépenses engagées par les Etats en lien direct avec la crise de coronavirus.
Au chapitre macroéconomique, publié hier matin, l'indice IFO (climat des affaires dans la 1ère économie de la Zone Euro) s'est sans surprise effondré, encore plus qu'en données préliminaires, à 86.1 ce mois-ci, au plus bas depuis près de onze ans. Outre Atlantique, les commandes de biens durables (hors équipements de transports) sont ressorties en données définitives pour le mois de février, en net repli de 0.6%.
A suivre pour les Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage les stocks des grossistes, la balance commerciale des biens, et le PIB à 13h30.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0950$ environ.
* La Chambre des Représentants devrait le signer demain.
** France, Italie, Espagne, Portugal, Irlande, Grèce, Belgique, Luxembourg, Slovénie
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le spot a désormais retracé la totalité des pertes subies le 19 mars et se rapproche d'une ancienne borne technique à 1,1110$ dans une volatilité élevée, et ce désormais sans aucune tendance de fond, comme le montre l'horizontalité de la moyenne mobile à 100 jours (en orange). Aucun indice technique clair ne milite pour une prise de position dans l'immédiat sur la paire de devises phare, et nous ne manquerons pas d'analyser, le cas échéant, à terme, l'attitude de l'EURUSD au contact de la zone technique précitée.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.0785 USD et la résistance à 1.1110 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
