(BFM Bourse) - La monnaie unique poursuit le tracé d'oscillations aussi indécises que nerveuses, dans une large bande face au Dollar, la paire de devises se trouvant, comme les autres catégories d'actifs "à risque", prise en étau entre les craintes sur le front sanitaire et les tensions géopolitiques sino-américaines d'une part, et la suite du bal des indicateurs macroéconomiques montrant de part et d'autre de l'Atlantique une reprise plus vigoureuse qu'attendu, à ce stade.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avertit pourtant clairement: la pandémie est en phase d'accélération dans certaines régions du monde (Brésil, Etats-Unis, Inde, Australie) et le pic n'est pas encore atteint. En France, le Directeur Général de la Santé, Jérôme Salomon, appelle à "se préparer à une reprise de l'épidémie", dans une interview accordée au Figaro. M. Delfraissy, qui préside depuis mars le Conseil Scientifique qui apporte son éclairage et son expertise à E. Macron, alerte sur l'abandon en France des "gestes-barrière", et sur les risques consécutifs d'une reprise de l'épidémie avant même la fin de l'été. Des épisodes de "reconfinement" localisé - c'est déjà le cas au Portugal, en Espagne et en Australie, pourraient se généraliser autour du globe.
Au chapitre macroéconomique jeudi, les opérateurs ont pris connaissance d'un tassement plus fort que prévu des nouvelles inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, pour la semaine 27. Toujours sur le front de l'emploi, hier, les opérateurs ont pris connaissance mercredi des nouvelles offres d'emplois aux Etats-Unis (Job Openings and Labor Turnover Survey), et elles sont au-dessus des attentes. L'US Bureau of Labor Statistics précise: "Les offres d'emploi ont augmenté à 5,4 millions le dernier jour ouvrable de mai. Ces améliorations sur le marché du travail reflètent une reprise limitée de l'activité économique qui avait été réduite en mars et avril en raison de la pandémie de coronavirus (COVID-19) et des efforts pour la contenir". Des chiffres qui viennent compléter un tableau réjouissant quant à la résilience du marché de l'emploi américain, telle qu'illustré jeudi avec le rapport fédéral NFP de juin.
Bonne surprise ce matin avec les productions industrielles française et italienne qui ont explosé largement au-delà des attentes en mai, en rythme mensuel, à +19,6% et +42,1% respectivement. D'un point de vue sectoriel, la résilience est particulière forte sur les biens d'équipements, les machines-outils et les équipements de transports.
A suivre outre Atlantique, l'indice des prix à la production à 14h30.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1290$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Même terreau, même psychologie de marché.
Après un franchissement sans aucune hésitation, de la borne haute d'un range, le 28 mai, sur accélération de la volatilité et extension ascensionnelle consécutive, le spot a libéré un potentiel d'énergie acheteuse important, jusqu'à revenir, quasiment sur ses points hauts de début mars. Momentanément, une phase de respiration, sous une forme de consolidation nerveuse, est envisagée. Cette consolidation large a enfin défini son ampleur (1,1170 / 1,1440). C'est dans cette bande de travail que sont envisagées, désormais, des oscillations erratiques et nerveuses.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1110 USD et la résistance à 1.1440 USD.
Le conseil
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
