(BFM Bourse) - Alors que les salles des marchés ont pour leur grande majorité fermé leurs portes pour Thanksgiving (Wall Street est fermé ce jeudi et ouvrira vendredi pour une demi-séance), la paire de devises Euro Dollar continuait de souffrir, sous l'effet cumulé de craintes d'un durcissement des mesures de restriction pour lutter contre une nouvelle vague de contamination, et de la perspective confirmée d'un accroissement du différentiel de "rémunération" entre les deux devises. Et ce malgré un léger durcissement de ton de la BCE. En réalité, la confirmation au poste de Président de la Fed pour 4 ans supplémentaires de J. Powell, aura milité en faveur du Dollar.
Pour rappel, l'Autriche a appliqué lundi matin le confinement généralisé décidé la semaine dernière. Le ton est particulièrement durci en Allemagne, où le Ministre de la Santé, Jens Spahn, qui n'excluait pas la semaine dernière d'avoir recours à des décisions de confinement, allait beaucoup plus loin dans les éléments de langage. Il a résumé en une formule glaçante la situation sanitaire de son pays, confronté à une recrudescence de l'épidémie: les Allemands seront "vaccinés, guéris ou morts" d'ici la fin de l'hiver en raison de la flambée actuelle des infections au Covid-19 dans le pays, qui n'exclue désormais plus une vaccination obligatoire. M Veran, Ministre français de la Santé, s'exprimera ce jour, en conférence de presse, et annoncera de nouvelles mesures de lutte contre l'épidémie.
Au chapitre statistique, les cambistes ont dû composer avec un menu ultra copieux mercredi, principalement côté américain. Parmi les plus remarquables dans leur écart au consensus, citons la révision à la baisse de la croissance pour le T3, à +2,1%, les commandes de biens durables, qui ont complètement manqué les attentes dans leur assiette de calcul la plus large, et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, très encourageantes en revanche, sous la barre des 200 000 nouvelles inscriptions la semaine passée. La publication des prix PCE (Personal Consumption Expenditures), mesure de prédilection de la Fed dans son appréciation de l'inflation, aura soulagé les investisseurs, l'indicateur ne montrant pas d'échauffement supérieur aux attentes, contrairement à la dynamique des revenus et dépenses des ménages le mois dernier. Enfin, la révision à la hausse de l'indice de confiance du consommateur (U-Mich) aura permis se soutenir Wall Street. A noter enfin côté européen la publication d'un reflux légèrement plus fort qu'anticipé de l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne, première puissance économique de la Zone Euro.
A suivre à 14h30 un discours de Christine Lagarde en ouverture de la Conférence juridique de la BCE 2021. L'occasion d'en savoir davantage sur la réaction de Mme Lagarde face à l'inflation.
"Les perspectives d'inflation sont déterminées par les contraintes de la chaîne d'approvisionnement, les degrés extrêmes de liquidité et les prix de l'énergie", éclaire Sébastien Galy, Stratégiste Macro Senior pour Nordea AM. "Pendant la pandémie, avec de nombreux services indisponibles, les consommateurs se sont détournés vers les produits manufacturés. Dans un premier temps, les vendeurs ont pu plonger dans leurs stocks pour répondre à la demande croissante avant que les pénuries ne commencent à apparaître sur une grande partie de la chaîne d'approvisionnement mondiale. Une partie de la production a déjà rebondi, mais d'autres prendront des mois car l'investissement est nécessaire pour augmenter la capacité."
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1220$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous précisions mercredi 10/11 éléments suivants, pour rappel: "Une rupture d'une fragile zone de support à 1,1530 viendrait accroitre la volatilité. La bande de travail entre 1,1530 et 1,1675$ serait alors obsolète." Cette zone a cédé, avec une pleine validation par la volatilité. Le courant vendeur s'en trouve renforcé, et les conséquences sont encore en cours d'expression. Prochaine cible baissière verrouillée à 1,1100$. A la suite de quoi une réaction ponctuelle vive de contestation sera à envisager.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.1220 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.1001 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1281 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 219 pips et le risque de perte s'établit à 61 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
