(BFM Bourse) - L'Euro continuait d'évoluer dans des marges étroites, prudemment, au coeur d'un vaste canal face au Dollar, à l'approche du bal des semestriels des grands groupes, qui débutera avec une batterie de banques américaines dès cette semaine. Par ailleurs, la paire de devises Euro / Dollar restait bloquée, soumises à des forces antagonistes: une reprise plus vigoureuse qu'anticipée de part et d'autre de l'Atlantique d'une part, et des statistiques épidémiques qui viennent contrarier les prévisions économiques d'autre part.
Les cambistes vont désormais se tourner vers la saison des résultats du deuxième trimestre qui commencera véritablement ce mardi avec les grandes banques américaines (JP Morgan, Citi et Wells Fargo ouvriront le bal) et devrait être la plus mauvaise depuis la crise financière de 2008, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe. Selon les données Refinitiv, les bénéfices des sociétés du S&P-500 devraient avoir chuté de 44,1% au deuxième trimestre.
La monnaie unique, baromètre de référence de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, "tient" malgré tout, avec de nouveaux espoirs en ce début de semaine sur le front de la recherche médicale contre le Covid-19.
Au chapitre statistique, rien de consistant à se mettre sous la dent lundi, et les opérateurs ont poursuivi la digestion des chiffres publiés vendredi: bonne surprise avec les productions industrielles française et italienne qui ont explosé largement au-delà des attentes en mai, en rythme mensuel, à +19,6% et +42,1% respectivement. D'un point de vue sectoriel, la résilience est particulière forte sur les biens d'équipements, les machines-outils et les équipements de transports. Outre Atlantique, les différents indices des prix à la production ont nettement déçu, quelle que soit l'assiette. En particulier, hors alimentation et énergie (éléments juge volatils), les prix à la production de juin ont baissé en rythme mensuel de 0.3%, là où en moyenne, les économistes et analystes interrogés voyaient ces "prix producteurs" grappiller 0.1%.
Dans l'immédiat, les opérateurs sur devises viennent de prendre connaissance de l'indice ZEW allemande de sentiment économique. L'indicateur a légèrement déçu en ressortant sous les 60 points ce mois-ci, contre 63.4 en juin et une cible à 60.1. Pour rappel, l'indicateur, à valeur de baromètre, est calculé après dépouillement d'un question passé auprès d'investisseurs et analystes sur leur projections à l'échelle 6 mois sur l'environnement économique de la première puissance économique de la Zone Euro.
A suivre l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis à 14h30.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1350$.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Même terreau, même psychologie de marché.
Après un franchissement sans aucune hésitation, de la borne haute d'un range, le 28 mai, sur accélération de la volatilité et extension ascensionnelle consécutive, le spot a libéré un potentiel d'énergie acheteuse important, jusqu'à revenir, quasiment sur ses points hauts de début mars. Momentanément, une phase de respiration, sous une forme de consolidation nerveuse, est envisagée. Cette consolidation large a enfin défini son ampleur (1,1170 / 1,1440). C'est dans cette bande de travail que sont envisagées, désormais, des oscillations erratiques et nerveuses.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1110 USD et la résistance à 1.1440 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
