(BFM Bourse) - Résurgence très nette des peurs sur l'économie mondiale, dans le cadre de la pandémie de COVID-19, sur les changes, avec une poursuite ce mardi encore de la dérive en bas de canal de l'Euro, devise baromètre de l'appétence au risque par excellence, face au Dollar. Les différentes statistiques économiques publiées depuis jeudi, concernant les Etats-Unis, encore plus calamiteuses que ne le laissaient augurer les différents consensus, pèsent significativement.
Dans cette équation complexe aux inconnues multiples, le Dollar ne reprend pas franchement la main pour autant, en raison d'une part de l'absence de conséquences positives sur le prix du baril des décisions de réduction progressive de production de l'OPEP élargi (OPEP+), et d'autre part des craintes soulevées par la perspective d'un dé-confinement trop hâtif.
Au chapitre statistique lundi, les chiffres définitifs de l'excédent commercial pour la Zone Euro, bien qu'au-delà des attentes, n'ont pas eu d'impact, dans le sens où ils concernent le mois de février, et les opérateurs vont devoir à court terme composer avec les données avancées pour mars... Plus tôt dans la journée, les opérateurs de marché ont composé avec une contraction encore plus forte qu'anticipé de la dynamique des prix à la production, indicateur avancé des prix à la consommation, en Allemagne (-0.8% pour le mois de mars).
Le contrat de WTI (le brut léger texan, l'une des grandes références mondiales) pour livraison en mai (qui expire aujourd'hui) est passé lundi en territoire négatif pour la première fois de son histoire. Explication: Avec des stocks pléthoriques, des capacités à saturation et une demande mondiale qui s'est effondrée en pleine crise sanitaire, les opérateurs ont vendu frénétiquement pour ne pas avoir à prendre physiquement livraison des barils correspondant à une période où ils auraient même du mal à trouver de quoi stocker. Un certain nombre de bâtiments maritimes de type tanker voguent, chargé du brut, sans destination...
Dans l'immédiat, les cambistes viennent de prendre connaissance du "ZEW" allemand. Alors que le consensus était lourdement pessimiste à -40 ce mois-ci, après un mois de mars abyssal (-49.5), le score a puissamment rebondi, repassant largement en territoire vert, à 28.2. Pour rappel, l'indice de sentiment économique du ZEW (Zentrum fur Europaische Wirtschaftsforschung), contracté en "indice ZEW" est un indicateur avancé de la santé économique de la première puissance économique de la Zone Euro. Il est calculé après dépouillement d'une enquête passée auprès de 300 investisseurs institutionnels et analystes, qui donne une note sur leur vision à six mois de l'économie allemande.
A suivre ce mardi les ventes de logements anciens aux Etats-Unis à 16h00. A noter que l'agenda ne se densifiera enfin nettement que jeudi, avec les très attendues toutes premières estimations des baromètres d'activité (PMI industriel et services) pour le mois en cours.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0830$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La réaction haussière, qui a commencé à prendre forme, comme envisagé, au sein même d'une bande identifiée entre 1,0785$ et 1,1110$, dès le 7 avril, est désormais complètement essoufflée. Une rupture franche et sans hésitation de la borne basse du range qui nous sert de cadre de travail viendrait d'ailleurs délivrer un message baissier clair et ouvrir de nouvelles cibles basses. Nous n'y sommes toutefois pas, et attention aux faux signaux. Dans l'immédiat, une pause, sous la forme d'un coup d'arrêt, au coeur même de cette bande s'organise. Avis neutre maintenu, avec mise sous surveillance rapprochée des 1,0785$.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.0785 USD et la résistance à 1.1110 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
