(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.

Déjà affectée par le contenu du rapport fédéral sur l'emploi américain vendredi, la paire de devises Euro : Dollar a vu ses dégagements s'accélérer dans la foulée des résultats des élections européennes, qui ont vu les partis d'extrême-droite, souverainistes, populistes et pour certains anti UE, progresser à l'exception de la Pologne.

Dans la foulée des résultats en France notamment, le Président E Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée Nationale, invitant les électeurs à renouveler l'hémicycle dès la fin du mois de juin pour le premier tour.

"Cette situation d'incertitude pourrait créer une évolution chaotique des marchés au cours de la période. Néanmoins, l'incertitude de l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite en France pourrait être relativisée, avec les politiques poursuivies par Giorgia Meloni en Italie, dont le parti a d'ailleurs collecté le plus grand nombre de votes à l'élection européenne", souligne Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche chez LBPAM.

Pour Alexandre Baradez (IG France), "la baisse de l'euro face au dollar d'environ 0.5% ne traduit pas de panique générale, contrairement à ce que l'on avait pu voir par lors de la crise de la dette en zone euro par exemple, mais une certaine défiance."

Pour rappel vendredi, c'était l'emploi américain qui faisait mécaniquement pression sur les rendements obligataires souverains américains, avec un NFP (Non Farm Payrolls) assez ferme.

Dans le détail, si le rapport a mis en évidence une légère hausse du taux de chômage, à 4% de la population active, la progression des salaires horaires moyens, à +0,4%, a dépassé la cible (+0,3%). Mais c'est surtout la dynamique de créations de postes qui interpelle, après une enquête ADP et des nouvelles offres d'emploi (JOLTS) plutôt clémentes cette semaine. L'économie américaine a créé 272 000 postes dans le secteur privé, hors agriculture, explosant la cible (182 000) et le mois d'avril (165 000).

Dans la foulée de cette publication, le 10 ans américain se tendait de nouveau, désormais à proximité des 4,43%. De quoi mettre davantage la pression sur la Fed, en réduisant un peu plus sa fenêtre de tir pour une première baisse des taux. Selon l'outil FedWatch du CMEGroup, septembre tient encore la tête avec 69% de probabilité d'une première action sur les Fed Funds, alors que la BCE a amorcé son virage monétaire hier. Pour rappel, ce précieux outil permet d'évaluer les probabilités d'évolution des taux fédéraux et de la politique monétaire américaine en fonction du prix des contrats à terme sur fonds fédéraux à 30 jours.

La Fed réunira cette semaine son Comité de politique monétaire (FOMC). Si un statu quo sur les taux est acquis, le rendez-vous sera intéressant, notamment en raison de la publication des "dot plots", ce fameux graphique à points, illustrant la projection médiane des membres de la banque centrale pour les taux directeurs pour les mois à venir.

Au cœur de la semaine passée, la BCE coupait l'herbe sous le pied de la Fed, en s'engageant la première dans un cycle de baisse des taux. Ce premier desserrement du robinet pourrait toutefois être suivie d'une longue pause.

"La politique monétaire reste restrictive, la croissance demeure faible dans toute l'Europe et très faible dans son noyau dur, en particulier en Allemagne", note Michael Browne, CIO chez Martin Currie, filiale de Franklin Templeton. "Il s'agit de la première d'une longue série de baisses, la seule question étant de savoir sur quelle période de temps ces dernières prendront place, certains souhaitant aller plus vite, d'autres plus lentement, mais la destination est claire. C'est la première fois que la BCE entre dans la phase de réduction des taux avant la Fed."

Les cambistes viennent de prendre connaissance de l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro, ressorti en hausse à 0,3.

A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0740$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

La paire de devises a inscrit un double sommet sut les 1,0885$ qui s'affirment davantage en niveau de résistance, sous lequel le biais baissier peut reprendre ses droits. Surtout en cas de réintégration rapide de la partie inférieure à une oblique (tracée en noir), repère graphique majeur. Ce test est en cours, dans des conditions de volatilité qui interpelle. Avis négatif maintenu.

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Notre point d'entrée est à 1.0744 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0551 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0831 USD.

L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 193 pips et le risque de perte s'établit à 87 pips.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES