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Les cambistes composaient avec la décision la veille, à l'issue d'un Conseil des Gouverneurs de la BCE, d'abaisser de 25 points de base le loyer de l'Euro.
"Une quatrième baisse consécutive en 2024 et un desserrement des taux qui devrait se poursuivre l'année prochaine", note Grégoire KOUNOWSKI, Investment Advisor chez Norman K. "Depuis les élections présidentielles américaines et la publication, en parallèle, de mauvais indicateurs économiques dans la zone euro, les marchés plaidaient pour une baisse afin de stimuler l'économie du Vieux Continent."
Le scénario d'une baisse de 50 points de base, qui sans tenir la corde faisait partie de l'univers des possibles, a donc été écartée. Cette probabilité était de toute façon nettement "retombée en raison notamment de déclarations modérées de membres de la BCE, dont Isabel Schnabel, indiquant que les mesures prises par de la banque centrale ne résolvent pas les problèmes structurels. "Je mettrais en garde contre une évolution trop importante, c'est-à-dire vers un territoire accommodant. Je ne pense pas que cela soit approprié dans la perspective actuelle" avait-elle déclaré il y a quelques jours dans une interview à nos confrères de Bloomberg", relevait Alexandre Baradez (IG France).
Pour autant, Christine Lagarde n'a pas éludé "le risque de frictions accrues dans le commerce mondial", qui pourrait "peser sur la croissance de la zone euro en réduisant les exportations et en affaiblissant l'économie mondiale". La BCE a d'ailleurs révisé à la baisse ses prévisions de croissance et d'inflation de 2024 à 2026.
"Comme prévu, elle n'a pas pris d'engagement sur une future orientation de la politique monétaire et n'a pas laissé entendre qu'une nouvelle baisse des taux était prévue pour janvier. Compte tenu du haut degré d'incertitude politique et économique, la BCE maintient sa dépendance aux données et son approche au cas par cas pour chaque réunion", acte Ulrike Kastens, économiste européenne DWS, qui [continue] de penser que la BCE est sur une trajectoire de baisses des taux.
"Bien que les prévisions de croissance aient été révisées à la baisse, les risques pesant sur l'économie ne sont pas encore pleinement intégrés dans les projections de PIB. Cela devrait être progressivement corrigé en 2025. Nous prévoyons une nouvelle baisse des taux en janvier et d'autres suivront. Nous anticipons que la BCE ramènera le taux de dépôt à 2 % en 2025."
Dovish or not dovish ?
"Plus important encore, à notre avis, la déclaration et la conférence de presse ont indiqué très clairement que l'orientation monétaire était toujours restrictive, Christine Lagarde (la présidente de la BCE, NDLR) déclarant qu'il n'y avait 'aucune question à ce sujet'", souligne Frederik Ducrozet directeur de la Recherche macroéconomique chez Pictet Wealth Management.
"En outre, la formulation relative à l'inflation et aux salaires était également dovish (accommodante, NDLR). L'inflation intérieure élevée reste une préoccupation, mais elle a été décrite comme l'ajustement de 'certains secteurs' à la poussée inflationniste passée 'avec un retard substantiel'", poursuit-il.
Prochain rendez-vous monétaire majeur: l'issue le 18 décembre 2024 du dernier FOMC de l'année. Jeudi marquait la traditionnelle publication des inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, en légère hausse sans toutefois passer complètement à côté de la cible, à proximité des 240 000 nouvelles unités. De quoi confirmer davantage les probabilités autour de 80%, selon l'outil FedWatch du CME Group, d'une baisse de 25 points de base de la rémunération des Fed Funds le 18/12.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0520$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le biseau formé depuis le 22 novembre touche à sa fin, et l'énergie contenue est désormais comprimée. Une sortie par le bas, en cohérence avec l'entrée par le haut sur la seconde partie de novembre dans un environnement volatile, est anticipée.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0516 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0101 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0661 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 415 pips et le risque de perte s'établit à 145 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
