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Un accord commercial déséquilibré, puis un ton plutôt ferme adopté par J Powell en conclusion du FOMC auront alimenté cette semaine un reflux significatif de l'Euro face au Dollar, la monnaie unique rompant sa moyenne mobile à 50 jours (en orange) sans aucune forme d'hésitation.
Hier s'achevait, donc un nouveau Comité de politique monétaire de la Fed, soldé par un statu quo sur les taux directeurs - c'était très largement attendu. Ce qui l'était moins en revanche, c'est le ton hawkish du patron de la Fed, ce qui réduit drastiquement les probabilités d'assouplissement monétaire à l'issue de la prochaine échéance en septembre. D. Trump en sera ravi...
On savait que Powell s'appuyait, depuis des mois, sur la santé de la consommation et de l'emploi pour justifier sa posture prudente, tout en se méfiant des potentielles conséquences inflationniste de la guerre commerciale trumpienne. Mais le ton résolument offensif, au-delà même de la prudence donc, aura surpris les intervenants de marchés mercredi soir. Et cela rebat les cartes d'un point de vue technique et graphique (voir plus bas).
Ainsi, la perspective d'un écart grandissant de "rémunération" entre les deux devises se renforce en faveur du Dollar
"Jerome Powell a insisté sur une approche prudente et dépendante des données, sans donner d'indications claires sur la trajectoire future des taux. Il a même minimisé l'importance des prévisions économiques de juin, qui tablaient sur deux baisses de taux de 25 points de base d'ici fin 2025", relève Allison BOXER de PIMCO
"La majorité du comité semble attendre des signaux plus nets indiquant une détérioration du marché de l'emploi ou une stabilisation des anticipations d'inflation. Les données récentes vont dans ce sens, ce qui pourrait à terme renforcer la probabilité d'une baisse des taux cet automne."
Pourtant le NFP (Non Famr Payrolls) devrait faire montre d'une santé de fer de l'emploi privé, demain, et les toutes premières estimations du PIB au T2 (+3%) ont agréablement surpris hier en ressortant nettement au-delà du consensus.
Cette "estimation avancée du PIB du deuxième trimestre a révélé une croissance annualisée de 3,0 % de l'économie américaine, après une contraction de 0,5 % au premier trimestre. Cependant, cette amélioration a été tirée par une baisse des importations, reflétant la volatilité des flux commerciaux liée aux tarifs douaniers."
Par ailleurs, les cambistes continuent de digérer les contours de l'accord commercial signé dimanche entre Donald Trump et U van der Leyen, la cheffe de l’exécutif des 27. Cet accord ramène les droits de douane imposés par les États-Unis sur les importations européennes à 15%. Sans terrain d'entente, Washington aurait infligé des taxes douanières de 30% à l'Europe à compter du 1er août prochain.
Ce "deal", qualifié de "plus grand" jamais conclu en matière de commerce par Donald Trump, inclut un certain nombre d'exceptions, avec des produits taxés à 0% de la part des deux partenaires commerciaux, notamment les équipements aéronautiques, les équipements pour les semi-conducteurs, et certains produits agricoles. Mais pas les produits alcoolisés dont le sort doit être tranché "dans les prochains jours", a indiqué Ursula von der Leyen.
Le texte prévoit également que les Européens achèteront pour 750 milliards de dollars de produits énergétiques auprès des États-Unis et investiront pour 600 milliards de dollars de plus dans le pays.
"Pourquoi tant de cadeaux aux Américains ?", s'interroge, indignée, Véronique Riches-Flores, économiste indépendante. « L'excédent commercial de l'UE à l'égard des Etats-Unis se serait démesurément accru ces dernières années », Mme Von der Leyen, présidente de la Commission et négociatrice pour l'UE qui abonde dans le sens de D. Trump et oublie par là même que les Américains compensent une large partie de leurs déficits de biens par de confortables excédents de services."
A l'agenda macroéconomique ce jeudi, à suivre en priorité les prix PCE à 14h30. Il s'agit de la mesure de prédilection de la Fed dans son appréciation de l'inflation. A suivre également les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage aux Etats-Unis, avant la publication attendue, demain, du NFP (Non Farm Payrolls), le rapport fédéral mensuel sur la santé de l'emploi privé outre Atlantique.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1440$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous attendions de voir la nature du passage sous la moyenne mobile à 50 jours (en orange), courbe de tendance qui constituait jusqu'ici une zone dynamique de soutien graphique, avec précision. Il s'agit d'une rupture sans hésitation, du 28 au 30 juillet. Le scénario haussier est remis en cause à ce stade, et passons à "neutre" notre avis. Un pullback sur la moyenne mobile évoquée ne ferait que confirmer ce changement de cadre technique.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1460 USD et la résistance à 1.1674 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
