(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.
Les forces s'équilibraient sur la paire de devises Euro / Dollar, la monnaie unique gardant des aficionados sur fond d'appétit persistant pour le risque et le billet gardant un avantage certain alors que la Fed ne semble pas disposée à baisser ses taux directeurs à très court terme. Les dernières statistiques en date, sur la croissance, l'emploi et surtout les prix, militent en ce sens.
Rappelons que les prix ont progressé en rythme mensuel de 0,4% en janvier, contre 0,2% en décembre. Il s'agit de la mesure PCE, le baromètre préféré de la Fed.
"Le niveau de 2% à atteindre est compliqué et incertain" pour Emmanuel Auboyneau, associé Amplegest. "Outre une remontée possible des matières premières dopées par la croissance économique, ce sont surtout les salaires qui sont la variable clé. Après une accalmie de plusieurs mois, ceux-ci ont récemment repris le chemin de la hausse, ce qui est cohérent avec la force du marché de l'emploi. Par ailleurs, les loyers qui constituent 30% de l'indice des prix se sont stabilisés mais restent sujets au manque structurel de logements aux Etats-Unis".
L'outil FedWatch du CME chiffre à 25,8% les probabilités de baisse des taux le 1er mai à l'issue du FOMC.
M Auboyneau reste convaincu "que 2024 sera l'année du début de la baisse des taux, mais d'une façon modérée et à partir seulement du deuxième semestre."
"Après une période d'accalmie, les banques centrales sont de retour", tranche Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
"Au regard de la dégradation prononcée de la conjoncture en zone euro, la logique voudrait que la Banque Centrale Européenne (BCE) baisse rapidement ses taux afin de soutenir les pans de l'économie les plus en difficultés, comme l'immobilier. Mais cela n'arrivera pas. La BCE va certainement attendre sagement que la Réserve Fédérale américaine (Fed) entame le cycle d'assouplissement monétaire afin de faire de même. Bref, une nouvelle erreur de politique monétaire à mettre à l'actif de la BCE. Ce n'est pas la première. En pleine crise financière mondiale, la BCE dirigée par Jean-Claude Trichet avait augmenté son taux directeur à cause de possibles pressions sur les prix liées au pétrole. Belle erreur. Il fallut ensuite baisser les taux plus que prévu pour venir en aide aux États et aux banques en difficulté. On dit bien qu'on n'apprend jamais de ses erreurs…"
Publiée vendredi, l'inflation en zone euro a ralenti au mois de février mais un peu moins qu'attendu. Elle est s'est élevée à 2,6% sur un an contre 2,8% en janvier. Mais le consensus établi par Reuters se situait à 2,5%.
Les cambistes auront une seconde partie de la semaine chargée sur le plan du calendrier avec des auditions de J Powell devant les parlementaires mercredi et jeudi, l'issue du Conseil des Gouverneurs de la BCE jeudi, et de nombreux repères sur l'emploi américain, avant le point d'orgue statistique vendredi avec le rapport NFP (Non Farm Payrolls), rapport fédéral sur la santé de l'emploi privé américain. Les opérateurs ne surveilleront pas la santé de l'emploi, à coup sûr très bonne, mais la persistance des tensions, notamment salariales, qui participent à une résistance du phénomène inflationniste que la Fed tente de contenir depuis les mois.
Dans l'immédiat, l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro vient de ressortir en légère hausse bien qu'en territoire négatif, à -10,5. L'institut fournit le commentaire suivant sur la première puissance économique de la Zone Euro: "L'économie allemande se transforme de plus en plus en un "train fantôme". Compte tenu de l'amélioration des données mondiales, il est Il devient de plus en plus évident que c'est la politique économique atypique, malheureusement inefficace, de l'Allemagne qui empêche une reprise économique complète au cœur de l'Europe. La récession reste d'actualité et les données continuent même de se détériorer. La situation est aussi fragile qu'elle l'était en juillet 2020 en pleine crise Covid."
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0855$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé), qui nous servait jusqu'ici opportunément de stop suiveur (trailing stop) a été dépassée nettement. Nous ne proposons plus, par conséquent, de positions vendeuses, et restons à l'affût d'un nouveau point d'entrée attrayant. Si le spot venait à rompre dans un niveau de volatilité important sa moyenne mobile à 20 jours, nous pourrions alors parler de fausse sortie depuis le 20 février. Ce niveau dynamique est surveiller, donc.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.0810 USD et la résistance à 1.0940 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
