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L'Euro est reparti vivement à la baisse hier, dans une volatilité qui se mesurait à l'aune des peurs suscitées par le dossier Credit Suisse, qui a épouvanté toute une partie de la cote en Europe, quelques jours à peine après la débâcle de SVB et de deux autres établissements bancaires américains de tailles intermédiaires.

L'établissement helvétique a subi un violent plongeon boursier, perdant plus de 30% au cours de la journée, avant de remonter un peu la pente pour clôturer à -24% (la pire chute de son histoire en Bourse). Le séisme a pour origine les déclarations du président de la Banque nationale saoudienne, Ammar Al Khudairy. Ce dernier a déclaré sur Bloomberg TV, qu'il était hors de questions que son groupe, plus grand actionnaire de Credit Suisse avec près de 10%, injecte des liquidités dans la banque suisse si elle venait à en avoir besoin. La Banque Nationale Suisse s'est dite prête à aider l'emblématique institution bancaire. Ce qui suffit pour l'instant à stopper l'hémorragie.

Mais le coup est rude dans la tête des opérateurs, replongés dans les prémisses de la crise financière de 2008, et c'est dans une ambiance particulièrement pesante que C Lagarde devra tenter de rassurer la communauté financière en conférence de presse ce jeudi (14h45), conférence venant achever un nouveau Conseil des Gouverneurs (décisions publiées à 14h15). Une progression des taux directeurs de 50 points de base est l'option privilégiée.

"La faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) devrait rester un évènement contenu et ne devrait pas détourner la BCE d'une augmentation de ses taux de 50 points de base lors de sa réunion de jeudi", anticipe Julien Russo, gérant de portefeuille senior, Marchés monétaires, chez Swiss Life Asset Managers France, même si évidemment, "Christine Lagarde va devoir rassurer les investisseurs dans un contexte de stress des marchés".

"Cette faillite bancaire ne devrait pas provoquer de nouvel accès de panique sur les marchés, et les banques centrales devront rester concentrées sur leur mandat principal de lutte contre l'inflation alors que celle-ci reste élevée en zone euro (+8,5% sur un an en février). Dans ce contexte, [M. Russo] pense que la BCE va comme prévu augmenter de 50 points de base ses taux directeurs au cours de la réunion du Conseil des gouverneurs de jeudi. Néanmoins, un discours trop « hawkish » en décalage avec ce que pourrait annoncer Jerome Powell la semaine suivante pourrait provoquer une trop forte appréciation de l'euro par rapport au dollar."

A suivre à 13h30 côté américain les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, attendues en très légère baisse à 205 000 nouvelles unités pour la semaine 10.

A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0605$ environ.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Le pullback, centré sur étoile doji, contre la moyenne mobile à 50 jours (en orange) est désormais validé, et le biais baissier de la monnaie unique face au billet vert, dans un contexte de perte d'appétence au risque, confirmé.

PREVISION MOYEN TERME

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).

Notre point d'entrée est à 1.0610 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0239 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0731 USD.

L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 371 pips et le risque de perte s'établit à 121 pips.

GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES