(BFM Bourse) - L'Euro, l'un des baromètres de référence de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, ne bénéficiait aucunement du soulagement provoqué outre Atlantique sur les sujets budgétaires et énergétiques.
Mr Mitch McConnell, Sénateur républicain, a tendu la main à l'exécutif en proposant un délai supplémentaire pour la renégociation du plafond de la dette. Cette mesure permettrait d'éviter un défaut de paiement des États-Unis, attendu entre le 18 octobre et le début du mois de novembre et qui pesait sur les marchés depuis des semaines. Par ailleurs, la possibilité évoquée par l'exécutif américain de "puiser" dans les réserves stratégiques de brut a provoqué un reflux salutaires du baril de brut léger texan. Hier en tous cas...
La psychologie de marché sur les changes demeure particulièrement défavorable à l'Euro, en raison d'une perspective encore défavorable de l'écart de "rémunération" à venir entre les deux devises.
Côté statistiques, c'est sur le front de l'emploi que va se dérouler cette seconde partie de la semaine, dont le point d'orgue sera atteint demain avec le rapport Non Farm Payrolls (NFP) sur l'emploi privé. Nous avons déjà eu un avant-goût hier avec les conclusions de l'enquête du cabinet ADP: il fait état de 568 000 créations de postes (hors service public et agriculture), largement au-delà des attentes (425 000). Dans l'immédiat, les opérateurs ont pris connaissance des nouvelles inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, encourageantes, en baisse bien plus forte que le consensus ne le laissait augurer, à 326 000 nouvelles inscriptions. En Europe, le regain d'optimisme à l'œuvre sur les marchés a pris facilement le pas sur une statistique décevante, celle d'une baisse de 4% de la production industrielle allemande en août sous l'effet de perturbations des chaînes d'approvisionnement, notamment dans le secteur automobile.
D'autres sujets, qui ne passent pas sous les radars, mais qui faute d'actualité chaudes n'occupent pas en permanence les écrans des salles des marchés, sont encore sur la table, naturellement: crise immobilière en Chine, goulets d'étranglement sur l'approvisionnement logistique en certaines matières premières et composants électroniques, et... conflit commercial sino-américain. Ce dernier sujet est loin d'être derrière nous, pour John Plassard (Mirabaud). Elles pourraient même faire leur "grand retour".
"La résurgence des tensions commerciales entre Washington et Pékin est bien plus importante qu'elle n'y parait. Tout d'abord, car il y a un enjeu économique de taille à la clé, mais aussi (et surtout) parce qu'elle pourrait faire oublier les soucis domestiques et internationaux du gouvernement américain en chute libre dans les sondages."
Le spécialiste en investissement étaie: "L'ambassadrice américaine au Commerce Katherine Taia en effet déclaré que la Chine avait pris des engagements qui devraient profiter à certaines industries américaines, dont l'agriculture, que les États-Unis doivent faire respecter. Le président américain avait en effet demandé à Katherine Tai, de procéder à un réexamen global de la stratégie commerciale américaine vis-à-vis de la Chine. L'ambassadrice a affirmé que les États-Unis étaient prêts à utiliser «toute la gamme d'outils» dont ils disposent et développeront «de nouveaux outils au besoin pour défendre les intérêts économiques américains contre les politiques et pratiques néfastes». Les tensions commerciales ne font que commencer et devraient en surprendre plus d'un."
A suivre à l'agenda statistique ce vendredi, à suivre en priorité le rapport fédéral sur l'emploi privé aux États-Unis, à 14h30. Le taux de chômage est attendu en baisse à 5,1% de la population active et les créations de postes dans le secteur privé (hors agriculture) à 490 000.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1560$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous précisions plus tôt dans la semaine nul besoin du tracé d'un pullback (rejet graphique) sur la zone des 1,1675$ pour "confirmer" la psychologie de marché en place. C'est exactement ce qui s'est produit, ce qui en dit long sur l'impatience du camp vendeur. Dans l'immédiat, l'avis restera négatif sous la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé). Nous verrouillons de nouvelles cibles baissières, à 1,1360 puis 1,1150$.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.1560 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.1361 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1619 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 199 pips et le risque de perte s'établit à 59 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
