(BFM Bourse) - Accalmie marquée sur la paire de devises Euro / Dollar, avant la publication très attendue jeudi des indices des prix à la consommation aux Etats-Unis. La paire de devises aura pour rappel bénéficié la semaine passée d'un ton un peu plus hawkish de la part de Christine Lagarde, avec au final un gain de plus de 300 pips sur l'ensemble de la semaine, gains en grande partie engrangés à l'issue du Conseil des Gouverneurs de la BCE.
Sous pression après la publication, mercredi, d'une poussée inédite de l'inflation en zone euro (+5,1% sur un an au mois de décembre,+ 2,3% corrigée des prix corrigés de l'énergie, de l'alimentation de l'alcool et du tabac), Christine Lagarde a reconnu que la hausse des prix à la consommation était plus forte qu'anticipé, admettant également que les risques étaient orientés à la hausse, tout en répétant tabler sur un ralentissement d'ici la fin de l'année. La présidente de la BCE a par ailleurs assuré que le Conseil des gouverneurs de l'institution ne prendrait pas de décision précipitée en matière de politique monétaire mais n'a pas réaffirmé qu'une hausse des taux dès cette année était "très improbable", comme elle l'avait dit lors de la dernière réunion.
"La BCE a fait un pas de plus en estimant que l'inflation était plus élevée que prévu et qu'elle pourrait le rester plus longtemps que prévu, au moins pendant plusieurs mois", pour Vincent Manuel, Directeur des investissements chez Indosuez Wealth Management. "Ce qui a également changé", poursuit-il, "c'est la perception du marché de l'emploi, qui devrait à un moment donné générer des pressions à la hausse sur le niveau d'inflation, mais dans une mesure moindre qu'aux États-Unis ou au Royaume-Uni. Avec un taux de chômage record de 7 % et un taux de participation revenu au niveau pré-pandémique, le marché du travail est perçu comme très fort et pourrait conduire à une pression à la hausse sur les salaires, que la BCE ne voit pas encore. Cela peut être interprété comme un point critique qui aura un impact sur la politique de la BCE à l'avenir."
La voie est donc ouverte à une hausse des taux en fin d'année, ou en début d'année prochaine.
Lors d'une audition au Parlement européen lundi, Christine Lagarde a tenté de rasséréner les investisseurs en affirmant qu'il n'était pas nécessaire de procéder à un resserrement important de la politique monétaire, l'inflation étant selon elle amenée à se stabiliser autour de la cible de la BCE de 2% - des propos jugés moins "hawkish" que ceux de jeudi dernier, lorsqu'elle n'avait pas totalement exclu un relèvement des taux en 2022.
Au chapitre statistique hier, l'indice Sentix de confiance des investisseurs en Zone Euro a progressé plus qu'anticipé, à 16,6 points.
A suivre la balance commerciale américaine à 14h30. Un peu plus tôt à 12h00 sera publié l'indicateur NFIB des petites entreprises américaines. A noter que le déficit de la balance commerciale française pour le mois de décembre a manqué la cible, se creusant davantage à -11,30 Milliards d'euros.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1400$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Pour la première fois depuis le 16 juin (alors sur rupture brutale), le spot a côtoyé sa moyenne mobile à 100 jours (en orange), courbe de tendance de fond encore très significativement baissière. Les cambistes continueront d'adopter une posture de patience, dans l'attente d'un point d'entrée satisfaisant, alors que la consolidation amorcée à la fin du mois de novembre prend une forme très élargie.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1360 USD et la résistance à 1.1530 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
