(BFM Bourse) - L'Euro gravitait légèrement au-dessus des 1,20$ mardi à la mi-journée dans un marché des changes reflétant une pause dans l'appétit pour le risque financier.
La semaine passée, le Dollar aura "soufflé", après le "test" passé haut la main, avec des résultats trimestriels de très bonne facture, dans l'ensemble, des GAFA.
Désormais les cambistes vont progressivement se tourner cette semaine vers des repères essentiels concernant l'emploi américain, dont la dynamique est un indicateur essentiel de la Fed dans la construction de sa politique monétaire pour les mois à venir. Principaux rendez-vous statistiques à l'agenda: l'enquête du cabinet privé ADP mercredi, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage jeudi et en point d'orgue le rapport fédéral NFP (Non Farm Payroll) sur l'emploi américain dans le secteur privé pour le mois d'avril.
Les cambistes ont pris connaissance lundi de données finales de PMI industriel sans grande surprise. La composante industrielle (définitive) pour le mois d'avril dans l'ensemble de l'union monétaire est ressortie à 62.9, très légèrement sous la cible, mais au plus haut de l'historique dont nous disposons (depuis janvier 2005).
Chris Williamson, Chief Business Economist à IHS Markit, a commenté ainsi les derniers chiffres de l'enquête: "les croissances de la production et des nouvelles commandes ont enregistré des rythmes sans précédent, la réouverture des économies après les confinements imposés par les mesures relatives au Covid-19 et une amélioration des perspectives d'activité pour l'année à venir s'étant accompagnées d'une forte augmentation de la demande. Les tensions sans précédent affectant les chaînes d'approvisionnement ont toutefois entraîné une accumulation record du travail en attente dans les entreprises manufacturières de la Zone Euro."
Ce mardi, les opérateurs suivront les derniers chiffres de la balance commerciale américaine, dont le déficit mensuel pour mars est attendu à -74,5 milliards de $. Et dès demain, une batterie d'indicateurs PMI services figure au menu. En données finales pour le mois d'avril, ce baromètre est attendu à 50.3, fidèle au premières estimation, et donc légèrement au-dessus de la barre des 50 points qui sépare par construction, une expansion d'une contraction du secteur considéré.
Côté politique monétaire, la semaine dernière, la Fed achevait une nouvelle réunion du Comité de politique monétaire, et a assuré le maintien de conditions d'emprunts accommodantes dans la durée. La puissante institution monétaire dirigée par J. Powell a, comme c'était très largement anticipé, laissé sa politique inchangée, en maintenant un loyer de l'argent proche de zéro, sans toucher au rythme de rachats d'actifs, tout en insistant sur le fait qu'il était trop tôt pour parler d'une sortie de crise, en pointant du doigt en particulier les courbes de l'emploi. Pas de hausse des taux en vue, donc, avant un retour à une situation beaucoup plus saine sur le front de l'emploi, et une installation durable de l'inflation au-dessus de la cible à 2%.
"Jerome Powell a une nouvelle fois joué de la carte de «l'inflation transitoire» pour faire comprendre que la question d'une hausse des taux n'était pas pour demain", constate John Plassard, spécialiste en investissement chez Mirabaud. "À en croire les estimations du consensus à l'issue de la conférence de presse d'hier soir, il y aurait de fortes probabilités (90%) qu'il y ait une hausse de taux en ... décembre 2022."
"Le président de Fed, Jerome Powell, a poursuivi sa rhétorique conciliante de longue date, mais l'amélioration de la conjoncture économique pourrait conduire la Fed à annoncer une réduction de ses achats d'actifs mensuels dans les prochains mois. La confirmation d'une récession à double creux en zone euro n'a pas empêché la hausse des taux européens la semaine dernière. Les acteurs du marché pensent que les économistes de la BCE pourraient rehausser leurs prévisions d'inflation et de croissance en juin, ce qui augmenterait la pression sur la BCE à mettre un frein à ses achats d'actifs." pouvait on lire dans une note de Pictet
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,2000$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le franchissement de borne haute d'un ancien canal baissier est désormais pleinement validée, par l'accroissement de la volatilité en particulier vendredi, 23 avril, et par le franchissement consécutif, dans la foulée, sans aucune forme d'hésitation, de la moyenne mobile à 100 jours (en orange). Avis neutre toutefois proposé en l'absence de point d'entrée graphique de qualité. Le marubozu tracé vendredi peut servir de cadre de définition d'une phase de latéralisation à venir.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre opinion est neutre à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Nous conserverons cette opinion neutre tant que les cours de la parité Euro Dollar (EURUSD) seront positionnés entre le support à 1.1964 USD et la résistance à 1.2210 USD.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
