(BFM Bourse) - Si le mois de juin s'inscrit en réelle rupture par rapport à la baisse marquée des marchés au mois de mai dernier, une nouvelle tendance haussière de fond est encore très loin d'être acquise. Les actifs risqués sont entrés dans une période de rebond technique et tentent de franchir des niveaux de résistances ces dernières heures de cotations, mais sans grande conviction et dans un volume d'échange qui demeure très réduit.
La reprise a cependant pris de l'ampleur dans le sillage de l'annonce d'un plan d'aide de 100 milliards d'euros pour le système bancaire espagnol, toujours enfermé dans une crise des actifs toxiques immobiliers. Certains analystes estiment que le montant de ces actifs toxiques pourrait atteindre près de 400 milliards d'euros. Notons que la perspective de ce plan d'aide (les fonds ne sont pas encore alloués) n'a pas empêché le rendement à 10 ans des obligations d'Etat de l'Espagne de franchir le seuil des 7%.
Ce sont donc surtout les avancés politiques en Grèce qui ont entretenu le rebond qui a démarré le 1er juin. Les élections législatives de dimanche dernier permettent désormais d'envisager la création d'un nouveau gouvernement favorable à l'austérité et donc, au maintien de la Grèce au sein de la zone euro.
Cette conjonction de facteurs conjoncturels permet donc à l'euro de se reprendre sur le marché des changes mais il ne s'agit en aucun cas de données d'infrastructure capables de neutraliser définitivement la crise de la dette, des banques et de la croissance économique au sein de la zone euro.
Rappelons simplement que la dette publique de l'Italie atteint les 2000 milliards d'euros et que les perspectives de croissance en Espagne sont nulles avec un immobilier qui n'est pas prêt d'abandonner sa tendance baissière.
Si nous ne croyons pas au point de départ d'une tendance haussière de fond sur le plan fondamental, nous ne voyons pas non plus d'arguments graphiques en faveur d'un tel scénario.
L'analyse graphique des cours de la parité euro dollar permet d'identifier sans difficulté une dynamique baissière à moyen/long terme parfaitement préservée et sans peur et sans reproches tant que les 1.30$ seront résistance majeure.
C'est ce seuil graphique des 1.30$ (plus exactement la zone résistante majeure comprise entre 1.2910$, 61.8% de retracement de la phase baissière du mois de mai, et 1.30$) qui constitue l'objectif de cours maximum du rebond actuel.
A plus court terme, un canal ascendant guide l'évolution des cours et les moyennes mobiles à 10 et 20 jours renforcent la structure de cette formation graphique. Tant que cette dernière est active, le scénario du rebond demeure le plus probable.
Les indicateurs de mometum approchent des zones de survente sur l'horion de temps quotidien, nous mettons sous surveillance la formation éventuelle de divergence baissière qui permettrait d'anticiper à un stade précoce la rupture du canal haussier.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
