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L'Euro, face au Dollar, restait sous pression, sous l'effet de trois facteurs se cumulant: le ralentissement estimé du rythme d'assouplissement monétaire de la Fed, le budget 2025 français particulièrement austère, et la situation géopolitique au Proche-Orient.
Rappelons que l'inflation américaine est un patient encore sous surveillance. Les CPI (Consumer Price Index), étaient donc publiés hier, et il s'agissait sans nul doute du moment fort de la semaine sur le plan statistique. Les prix de détail ont progressé de 2,4% en septembre, en rythme annualisé, dans le panier de produits le plus large, là où le consensus laissait augurer une hausse de 2,3%. De quoi souligner davantage, après le très musclé rapport sur l'emploi de vendredi dernier, la résilience impressionnante de l'économie américaine après de si longs mois de taux élevés.
"Concernant la composition de l'inflation, les prix de l'énergie ont continué à baisser (-6,8%), encouragés par une forte baisse des prix de l'essence et du fioul, ce qui a quelque peu allégé le coût de la vie. Toutefois, les coûts de l'alimentation et du transport continuent d'exercer une pression à la hausse, avec des hausses respectives de 2,3 % et 8,5 %. Ce déséquilibre entre les composantes de l'inflation rend plus complexe la tâche de la Fed consistant à stabiliser les prix sans impacter gravement la croissance économique", détaille Quasar Elizundia, Expert Research Strategist - Pepperstone.
Mais vendredi, les IPP (indices des prix à la production), indicateur avancé d'inflation, sont ressortis moins dynamiques. ressortant à 1,8% contre 1,9% au mois d'août. Sur un mois, les prix sont stables alors que les analystes redoutaient une hausse de 0,1%.
Si rien de tranchant ne figure à l'agenda statistique du jour, la semaine s'étoffera progressivement sur ce point, avec en point d'orgue jeudi les ventes au détail aux Etats-Unis. L'occasion de jauger de la vigueur de a consommation-reine, qui constitue structurellement le premier moteur de création de richesse nationale outre Atlantique. Les cambistes prendront également connaissance de l'issue du Conseil des Gouverneurs de la Banque Centrale Européenne. La décision sur les taux proprement dits sera connue à 14h15, et une conférence de presse sera organisée à 14h45.
"La Banque Centrale Européenne (BCE) va de nouveau baisser son taux directeur de 25 points de base ce jeudi. C’est une certitude. Dans un monde idéal, elle s’inspirerait de la Réserve Fédérale et l’abaisserait de 50 points de base. Alors que l’Allemagne est en récession, que l’industrie manufacturière européenne s’effondre, que les prix de l’énergie sont quatre fois supérieurs en Europe par rapport à ceux de l’autre côté de l’Atlantique, la BCE s’inquiète d’une éventuelle boucle prix-salaire dans le secteur des services qui peine à se matérialiser depuis le début de l’année", analyse Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.
Alors que la France, ou tout du moins le gouvernement de M. Barnier vient de présenter un budget (projet de loi de finance) particulièrement austère, l'agence Fitch a maintenu la note souveraine hexagonale à AA-, avec une perspective "négative". Un projet de budget d'austérité marqué par 60 milliards d'économies ou de nouveaux impôts, ciblant principalement les plus fortunés. Un projet qui sera désormais discuté, et amendé le cas échéant, à l'Assemblée Nationale.
Au chapitre géopolitique, "l'engrenage au Moyen-Orient s'accélère", notait Geoffroy Landoeuer, Directeur de la Gestion financière de Turgot AM. "Au Liban, Israël est parvenu en quelques jours seulement à blesser des milliers de soldats du Hezbollah et à décapiter son état-major. Alors que la riposte iranienne était redoutée – elle s'est finalement concrétisée le 1er octobre –, les prix du pétrole, qui ont fortement diminué sur la période (-8%) en raison de la conjoncture internationale dégradée, seront à surveiller…" De quoi peser sur le baromètre de l'appétit pour le risque que constitue la monnaie unique.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1.0930$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La droite oblique de soutien (tracée en noir) a cédé dans un niveau de volatilité important et croissant. La moyenne mobile à 50 jours (en orange) a cédé rapidement elle aussi, le message baissier en est renforcé. Prochain événement graphique à surveiller, le croisement, imminent, de deux moyennes mobiles remarquables, à 20 et 50 jours.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0929 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0665 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1056 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 264 pips et le risque de perte s'établit à 127 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
