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L'Euro / Dollar restait ancré dans un biais baissier de fond, avant la dernière décision de politique monétaire, mercredi 18 décembre, de la Fed à l'issue du FOMC. Quel "cadeau" trouveront ils au pied du sapin... de Powell ? En tous le baromètre que constituent les marchés actions montre de la sérénité et de la confiance.
"Nous prévoyons que le FOMC (comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine) réduira les taux de 25 points de base (0,25 point de pourcentage, NDLR) la semaine prochaine, mais qu'il indiquera une trajectoire de taux plus graduelle par la suite", avancent les économistes de Barclays.
"Nous pensons que le rapport sur les perspectives économiques montrera des révisions à la hausse de la croissance et de l'inflation, une baisse du chômage et trois réductions l'année prochaine. Nous maintenons notre hypothèse de base selon laquelle le FOMC ne réduira pas ses taux plus de deux fois en 2025", ajoutent-ils.
L'outil FedWatch du CME Group chiffre à un écrasant 97,1% les probabilités de voir la Fed valider cette assouplissement de 25 points de base du loyer du Dollar.
Les cambistes digèrent une décision de même nature - mais qui ne répond pas exactement aux mêmes objectifs - de la part de la BCE qui achevait un Conseil des Gouverneurs, le dernier de l'année.
Le scénario d'une baisse de 50 points de base, qui sans tenir la corde faisait partie de l'univers des possibles, a donc été écartée. Cette probabilité était de toute façon nettement "retombée en raison notamment de déclarations modérées de membres de la BCE, dont Isabel Schnabel, indiquant que les mesures prises par de la banque centrale ne résolvent pas les problèmes structurels. "Je mettrais en garde contre une évolution trop importante, c'est-à-dire vers un territoire accommodant. Je ne pense pas que cela soit approprié dans la perspective actuelle" avait-elle déclaré il y a quelques jours dans une interview à nos confrères de Bloomberg", relevait Alexandre Baradez (IG France).
Pour autant, Christine Lagarde n'a pas éludé "le risque de frictions accrues dans le commerce mondial", qui pourrait "peser sur la croissance de la zone euro en réduisant les exportations et en affaiblissant l'économie mondiale". La BCE a d'ailleurs révisé à la baisse ses prévisions de croissance et d'inflation de 2024 à 2026.
"Comme prévu, elle n'a pas pris d'engagement sur une future orientation de la politique monétaire et n'a pas laissé entendre qu'une nouvelle baisse des taux était prévue pour janvier. Compte tenu du haut degré d'incertitude politique et économique, la BCE maintient sa dépendance aux données et son approche au cas par cas pour chaque réunion", acte Ulrike Kastens, économiste européenne DWS, qui [continue] de penser que la BCE est sur une trajectoire de baisses des taux.
"Bien que les prévisions de croissance aient été révisées à la baisse, les risques pesant sur l'économie ne sont pas encore pleinement intégrés dans les projections de PIB. Cela devrait être progressivement corrigé en 2025. Nous prévoyons une nouvelle baisse des taux en janvier et d'autres suivront. Nous anticipons que la BCE ramènera le taux de dépôt à 2 % en 2025."
"Plus important encore, à notre avis, la déclaration et la conférence de presse ont indiqué très clairement que l'orientation monétaire était toujours restrictive, Christine Lagarde (la présidente de la BCE, NDLR) déclarant qu'il n'y avait 'aucune question à ce sujet'", souligne Frederik Ducrozet directeur de la Recherche macroéconomique chez Pictet Wealth Management.
"En outre, la formulation relative à l'inflation et aux salaires était également dovish (accommodante, NDLR). L'inflation intérieure élevée reste une préoccupation, mais elle a été décrite comme l'ajustement de 'certains secteurs' à la poussée inflationniste passée 'avec un retard substantiel'", poursuit-il.
Dans l'immédiat, les cambistes viennent de prendre connaissance, très tôt dans le mois, des premières estimations des baromètres PMI en Zone Euro. La composante industrielle allemande, ressortie sous les attentes à 42,5, plombent les données synthétiques pour l'ensemble de l'union monétaire. Cependant, "si l'industrie manufacturière reste engluée dans une forte récession, le rebond enregistré dans le secteur des services est une bonne nouvelle pour l'ensemble de l'économie", relève Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à Hamburg Commercial Bank, qui ajoute:
"L'Allemagne et la France, les deux principales économies de la région, se trouvent actuellement dans des situations très incertaines sur le plan politique. Ce climat empêche la mise en œuvre, à court terme, de réformes nécessaires pour relancer la croissance et contribue à la faiblesse persistante des deux pays. À plus long terme toutefois, cette forte incertitude implique la possibilité d'une amélioration de la conjoncture : si les gouvernements futurs des deux pays parviennent à tracer une feuille de route, l'année 2025 pourrait réserver de bonnes surprises. De fait, la confiance des entreprises du secteur privé de la zone euro quant à une croissance de leur activité dans les douze prochains mois a légèrement progressé par rapport à novembre".
A suivre l'indicateur baromètre de santé industrielle aux Etats-Unis, indice Empire State, attendu en nette baisse à 6,4.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,0490$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le biseau formé depuis le 22 novembre touche à sa fin, et l'énergie contenue est désormais comprimée. Une sortie par le bas, en cohérence avec l'entrée par le haut sur la seconde partie de novembre dans un environnement volatile, est anticipée.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0487 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0101 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0636 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 386 pips et le risque de perte s'établit à 149 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
