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L'Euro poursuivait sa prise de hauteur - ou au choix le Dollar continuait de souffrir, dans un contexte de guerre commerciale intense et incertains, où les lignes bougent au gré du présumé instinct de Donald Trump... Demain, la Banque centrale européenne (BCE) aura la lourde tâche d'achever son Conseil des Gouverneurs dans ces conditions de marchés embrumées...
"L'annonce surprise par Donald Trump d'une suspension temporaire de 90 jours des droits de douane dits "réciproques", accompagnée d'un abaissement à 10 % pour les pays ne répondant pas par des contre-mesures[...] a renforcé les espoirs d'un apaisement progressif et relancé les discussions sur des négociations sectorielles à venir, notamment dans les semi-conducteurs et le secteur pharmaceutique.", commente Thomas GIUDICI, Responsable de la gestion obligataire.
"Pour autant, les incertitudes restent nombreuses. Si le geste américain a été bien accueilli, il ne signe pas la fin des tensions commerciales, notamment vis-à-vis de la Chine, toujours ciblée par des droits de douane de 145 % [hors smartphones et ordinateurs personnels]. Le dossier budgétaire américain, avec un déficit prévisionnel en nette hausse et une trajectoire de dette préoccupante, continue également d'inquiéter les investisseurs. Les anticipations d'inflation des ménages repartent à la hausse, tandis que la Fed reste prudente face au risque d'un nouveau choc inflationniste importé".
Jeudi comme vu en préambule, la Banque centrale européenne achève un Conseil des Gouverneurs - l'équivalent du FOMC pour la Fed, avec un consensus de baisse du principal taux directeur de 15 points de base (pdb). Cette baisse de taux, dont l'ampleur peut aller jusqu'à 25 pdb, est largement acté, face au risque sur la croissance, tout en restant prudente pour la suite, dans un parcours en montagnes russes sur les marchés. La visibilité en termes de rythme de baisse des taux sera plus importante en juin.
"Compte tenu du niveau élevé d'incertitude, nous ne prévoyons pas de changement dans la communication de la BCE : elle restera dépendante des données, avec des décisions prises réunion par réunion. D'autres baisses de taux à court terme ne peuvent être exclues, bien que la marge de manœuvre demeure limitée, notamment en raison du plan budgétaire allemand", avance, sans s'avancer, Ulrike Kastens, Économiste Senior Europe.
"Les bouleversements des dernières semaines confortent en effet le cycle de détente monétaire initié par les grandes banques centrales. Les décisions récentes de Donald Trump lèvent également un doute pour l'institution monétaire européenne basée à Francfort qui hésitait à poursuivre son programme d'assouplissement monétaire dans le cas où la Fed aurait arrêté le sien. Mais les annonces de l'administration Trump devraient alimenter une forte instabilité sur le plan conjoncturel outre-Atlantique (2% du PIB américain pourrait être prélevée sur les acteurs privés) et la Fed devrait être contrainte de poursuivre ses baisses de taux malgré les tensions inflationnistes", décrypte Maxime Mura, Gérant Taux et Crédit IG de Swiss Life Asset Managers France.
Au chapitre statistique mardi, les marchés ont pris acte de l'effondrement, encore plus violent que prévu, de l'indice ZEW de confiance dans l'économie allemande, la première de la Zone Euro, passant de 39,8 à -14.
Le Président de l'Institut ZEW, Achim Wambach, a apporté les éclairages suivants: "Les changements erratiques de la politique commerciale américaine pèsent lourdement sur les attentes en Allemagne, qui ont fortement diminué. Ce ne sont pas seulement les conséquences que les droits de douane réciproques annoncés pourraient avoir sur le commerce mondial, mais aussi la dynamique de leur évolution, qui ont considérablement accru l'incertitude mondiale. Les attentes économiques pour l'Allemagne et la zone euro reflètent cette évolution."
A suivre ce mercredi les ventes de détail aux Etats-Unis, attendues en hausse mensuelles de 0,4%, hors véhicules automobiles. Un indicateur particulièrement suivi dans les salles de marché, pour une économie où structurellement, la consommation intérieure est le pilier de création de richesse nationale.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1370$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La consolidation en triangle du 04 au 09 avril est désormais terminée, la paire de devises étant violemment sortie par le haut. L'énergie libérée est important, mais la facilité avec laquelle l'EURUSD fait voler en éclats les résistances laisse augurer une poursuite de la prise de hauteur. Une zone d'accumulation entre 1,1460 et 1,1674 est identifiée, ainsi qu'un objectif haussier 1,1970$.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est positif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.1369 USD. L'objectif de cours de notre scénario haussier se situe à 1.1970 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1169 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 601 pips et le risque de perte s'établit à 200 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
