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L'Euro / Dollar souffre de facteurs largement corrélés entre eux: le ton restrictif, davantage qu'anticipé, adopté la semaine dernière par la Fed, les craintes sur la brutalité de l'atterrissage des économies allemande - c'était quasiment actée - mais aussi française, la fermeté désormais chronique des cours du brut, les taux longs en (sur)échauffement...
Pour rappel, la Fed a comme largement anticipé laissé ses Fed Funds inchangés, en laissant la porte ouverte à une nouvelle hausse. Ces taux élevés, la Fed nous a bien fait comprendre qu'ils constitueraient une matrice monétaire pour longtemps. Et que les Fed Funds terminaux, à savoir leurs points hauts, ne sont probablement pas encore atteints.
Ce ton plus ferme que prévu employé par l'Institution se justifie par une résistance plus forte qu'anticipé de l'économie américaine après de longs mois de politique monétaire restrictive - les prévisions de taux de croissance et de taux de chômage sont parlantes. Par ailleurs, les fameux "dot plots" ont milité pour des taux un peu plus élevés, à une majorité encore plus grande des membres, avant stabilisation. Pour rappel, les "dot plots" sont un graphique à point montrant les nouvelles projections de taux directeurs des membres de la Fed. Bref, par rapport à juin, le camp hawkish a pris clairement de l'épaisseur.
Dans l'immédiat, les cambistes viennent de prendre connaissance de l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne, qui poursuit sa décrue, à 85,7 points sans pour autant ressortir sous la cible. L'outil d'horloge de cycle économique poursuit sa dynamique inquiétante au cœur de la zone dite de crise.
Vendredi, les opérateurs sur devises ont dû composer avec les données préliminaires du PMI services. La composante française, en particulier, pour le seul secteur des services, ressort à 43.9, manquant complètement les attentes. Le secteur industriel hexagonal n'est pas en reste. "En termes de faiblesse de la conjoncture industrielle, la France rattrape désormais l'Allemagne", a commenté froidement Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à Hamburg Commercial Bank."
"L'indice PMI pour le secteur manufacturier français s'est en effet replié en septembre, tandis qu'outre-Rhin, l'indice PMI correspondant s'est quelque peu redressé par rapport à son très faible niveau du mois d'août. Le secteur des services, en revanche, affiche des performances beaucoup plus faibles en France qu'en Allemagne, l'activité des prestataires de services allemands montrant des signes de stabilisation tandis que celle de leurs homologues français a de nouveau reculé. Cette différence peut s'expliquer par l'importance du marché du luxe en France, ce secteur subissant généralement de façon plus aigüe les effets d'un ralentissement économique que les autres prestations de services."
Les analystes de Nomura préviennent: "Bien que la zone euro et le Royaume-Uni aient évité la récession, l'affaiblissement des données d'enquêtes récentes [en particulier les PMI] nous a amenés à modifier récemment notre hypothèse d'une récession dans la zone euro et au Royaume-Uni. La politique monétaire limitant désormais la croissance, nous pensons que nous avons atteint le sommet du cycle de taux tant pour la BCE que pour la BoE.é
A suivre cette semaine l'indice de confiance du consommateur américain (Conference Board) demain, les commandes de biens durables aux Etats-Unis mercredi, les données finales du PIB trimestriel américain jeudi (T2), et les prix PCE vendredi.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1.0630$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le retracement quasi total des gains de juillet ne milite pas à ce stade pour une poursuite de l'avancée de la paire de devises, sans l'exclure formellement. Ce retracement, par son ampleur, affaiblit le message haussier alors délivré sur une bonne partie du mois de juillet. L'issue du test en cours de la moyenne mobile à 50 jours (en orange) sera décisif. Le message baissier prend corps avec rupture - désormais validée - de la moyenne mobile à 50 jours par sa consœur à 20 jours (en bleu foncé), dans un angle important. La position vendeuse sera conservée tant que la dernière gravitera sous la première. L'avantage de ce plan d'investissement est la discipline qu'il induit par nature.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.0632 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0301 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.0731 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 331 pips et le risque de perte s'établit à 99 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
