(BFM Bourse) - L'Euro / Dollar, l'un des baromètres les plus fiables de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, restait sous forte pression au jour 8 de la guerre en Ukraine. Face aux craintes d'un ralentissement économique mondiale, au pire moment en pleine reprise post-Covid, J. Powell devant les Parlementaires américains, a tenu à rassurer quant au rythme de remontée des taux fédéraux, laissant entendre que la remontée serait vraisemblablement moins forte que prévu. La voie est ainsi ouverte à un relèvement de 25 pdb, au lieu de 50 pdb pour cette prochaine échéance.
La Fed achèvera le 16 mars une nouvelle réunion de son Comité de politique monétaire (FOMC).
Il faut dire que cette question du ralentissement potentiel de la croissance mondiale, dans un contexte inflationniste élevé, énergie en tête, rebat complètement les cartes pour les grands argentiers de la planète.
"Dans ce contexte, les Banques Centrales devraient se montrer plus prudentes et plus accommodantes, en particulier en Europe, face aux risques pesant sur la croissance. Parallèlement, l'inflation apparaît donc moins sous contrôle sachant que celle-ci pourrait être accrue nettement e cas d'accélération des sanctions sur le front de l'énergie, entraînant à nouveau des risques de ralentissement de l'activité", expliquent Jean-Marie MERCADAL, Directeur des stratégies d'investissement et Eric BERTRAND, Directeur Général Délégué et Directeur des Gestions chez OFI AM.
Et ce alors même que l'horizon est particulièrement brumeux. "Un enlisement et une aggravation du conflit pourraient mener à une phase de ralentissement économique couplée à une inflation élevée laissant craindre une période de stagflation. Les Banques Centrales n'ont pas fini d'être au centre des marchés".
Thomas Giudici, co-responsable de la gestion obligataire chez AURIS Gestion, abonde: "Quid des politiques monétaires des banques centrales ? Si, du côté de la BCE, le resserrement monétaire semble déjà mort dans l'œuf, la question est plus délicate pour la Fed. Car s'il est toujours difficile d'imaginer des hausses de taux dans le contexte actuel, le combat contre Poutine sera inflationniste ..."
Sur l'inflation justement, EuroStat a publié hier les derniers prix à la consommation en Zone Euro, au-dessus des attentes, à +2,7% en rythme annualisé, hors panier d'éléments volatils (alimentation, énergie, alcool et tabac). Outre Atlantique, les opérateurs ont pris connaissance des résultats de l'enquête du cabinet privé ADP sur l'emploi américain au mois de février. Cet "avant-goût" avant les résultats du rapport Non Farm Payrolls de vendredi montre des créations de postes dans le secteur privé (hors agriculture) de l'ordre de 475 000, très largement au-delà de la cible.
Concernant la principale publication statistique de la matinée, à 55,5, le PMI service synthétique d'IHS Markit pour l'ensemble de la Zone Euro est ressorti très proche des attentes. Les données "composite" (industrie + service) sont mécaniquement disponibles pour février, à 55,5. Chris Williamson, Chief Business Economist à IHS Markit, a apporté les éclairages suivants: "Bien qu'il soit encore trop tôt pour évaluer les conséquences du conflit, une aversion croissante au risque ainsi que de nouvelles sanctions impacteront très certainement les perspectives d'activité, entravant ainsi la reprise post-pandémie. Le conflit ukrainien, qui accentue les risques inflationnistes et assombrit les perspectives d'activité, s'ajoute ainsi aux vents contraires que les ménages et les entreprises se préparaient déjà àaffronter et rend encore plus difficile la tâche délicate de la BCE de contrôler l'inflation tout en soutenant une reprise économique solide. »
A suivre outre Atlantique ce jeudi, les inscriptions hebdomadaires aux allocation chômage à 14h30 et le PMI Services (ISM) à 16h00. A suivre également très attentivement, la suite de l'audition semestrielle de J. Powell, devant les Parlementaires à 16h00.
A la mi-journée sur le marché des changes, l'Euro se traitait contre 1,1080$ environ.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La phase de transition entre le 04 et le 23 février, sous forme d'un glissement sans fédération, sous la moyenne mobile à 100 jours (en orange) est terminée. Le biais baissier de fond s'aligne avec le court terme, et le tracé d'une bougie remarquable par son corps rouge jeudi, illustre la ferme prise en main du camp vendeur. Nous revoyons nos cibles baissières, à 1,10$, puis le cas échéant à 1,0856$.
PREVISION MOYEN TERME
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnés, notre avis est négatif à moyen terme sur la parité Euro Dollar (EURUSD).
Notre point d'entrée est à 1.1085 USD. L'objectif de cours de notre scénario baissier se situe à 1.0857 USD. Pour préserver le capital engagé, nous vous conseillons de positionner un stop de protection à 1.1176 USD.
L'espérance de rentabilité de cette stratégie Forex est de 228 pips et le risque de perte s'établit à 91 pips.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
